Les algériennes peuvent désormais avorter dans un hôpital public

La loi de la santé 2018 est entrée en vigueur avant hier, 14 Août 2018. Avec cette nouvelle loi controversée et débattue longtemps au parlement, le droit d’avortement devient désormais légal.

Les Algériennes qui célibataires ou pas, étaient obligées de faire aller-retour jusqu’en Tunisie ou aller dans des cliniques douteuses et qui ne respectent aucune norme d’hygiène risquant leur vie. Les multiples cas de morts de femmes enceintes, et de bébés jetés dans les poubelles représentent un exemple de la détresse de ces femmes.
Finalement, une loi qui autorise l’avortement en Algérie mais qui le conditionne également, et affirme de façon explicite et tranchée que l’opération ne peut être effectuée que dans les établissements sanitaires publics, ce qui ferme les portes devant les cliniques privées.
Cette décision est perçue par beaucoup de militants des droits de la femme comme une avancée, malgré le retard pris sur des pays voisins comme la Tunisie qui l’a légalisé depuis belle lurette , avant la France, à l’initiative du Président Bourguiba qui voulait limiter la croissance démographique, et contrairement à l’Algérie, il n’y a pas de restrictions. Cependant, les conservateurs algériens affichent de grandes réserves contre cette loi qu’ils jugent anti-islamique.

A sa sortie, cette loi a suscité une vive polémique au sein de plusieurs partis islamiques qui considèrent cette pratique comme contraire à la religion « ce sont les vrais perdants ceux qui par sottise et par ignorance, tuent leurs enfants et qui inventent des mensonges à propos d’Allah, interdisent la nourriture qu’Allah leur a dispensée, ces gens là s’égarent et ne suivent point le droit chemin » (Coran, al-an’am 6.140).

.Criminaliser l’interruption volontaire de grossesse ne réduit pas le taux d’avortement. Selon l’association algérienne de la planification familiale (AAPF) le nombre d’avortement par an est de 500 enregistrés par la gendarmerie, un chiffre qui ne reflète pas la réalité de la situation clandestine non traitée par la justice.

Source : médias algériens