Ceux qui misent sur Chahed pour 2019 devraient calculer les risques, chose que les démocrates? qui ont soutenu BCE en 2014 n’ont pas fait. Ils sont en train de payer le prix aujourd’hui.
Avec Chahed, il parait que certains sont en train de refaire les mêmes gaffes.
Un rappel des faits qui pourrait aider dans le calcul des risques avant de lancer « l’entreprise Chahed 2019 ».
Il ne faudrait pas oublier qu’il est sorti du chapeau du magicien Sebsi. Il l’a composé, il est capable de le décomposer. Il l’a fait sortir à la surprise de tout le monde, et on s’est dit : il vaudrait mieux n’importe quel chef de gouvernement qu’un vide, après tout c’est un jeune, qui n’a pas d’expériences et il y’a des chances pour qu’il soit à l’écoute de tout le monde, Nida, Ennahdha et et UGTT. C’est ce qu’il a fait au départ avant de commencer à choisir ses alliés au gré des pressions et des conseils.
Il faudrait se rappeler qu’il n’a pas hésité à coopérer avec Ennahdha quand il s’est senti lâché par une partie de Nida. C’est un pragmatique, et au nom de l’intérêt il pourrait refaire le coup de son créateur, après 2019.
Il est vulnérable. Ses adversaires pour 2019 ont des arguments solides pour le bousculer: son bilan en tant que chef de gouvernement n’est pas brillant.
La Tunisie a connu des crises dans tous les secteurs, agriculture, risque d’une année blanche, chute du Dinar, pénuries , hausse des prix etc… Le slogan contre Chahed est tout prêt « ne votez pas pour un perdant/loser/fachel ». On n’a jamais réussi des élections sur un bilan négatif.
Il cache sa politique, sa stratégie et ses tactiques, dans ses guerres contre la corruption, contre Nida, contre les ministres qui ne lui plaisent pas. Il est capable de coups bas. C’est un cachottier. Il ne joue pas franc jeu. Il faudra s’en méfier, et c’est valable pour ses alliés du jour comme pour ses adversaires.
Et puis, il était absent, il débarque, avec ceux qui ont débarqué après 2011. Le cru 2011 n’est pas du gout d’une bonne majorité des Tunisiens. Ils veulent autre chose, un autre gout.
Tahar Labassi