Le Président Béji a parlé le même langage des tunisiens à l’ouverture des travaux du conseil de la sécurité nationale

De toute façon, ne comptons pas sur les critiques et nos coups de gueule pour que le gouvernement actuel change de cap. Il n’a rien fait et ne fera rien qui fâche les alliés ou remet en cause les préparatifs des élections. Par contre l’intervention du chef de l’Etat BCE à l’ouverture des travaux du conseil de la sécurité nationale m’a paru un changement de cap réel qui va certainement occasionner un véritable séisme politique en Tunisie, chambarder les projets clé en main de quelques politiques et surtout jeter un certain doute sur l’évolution de la situation dans notre pays.

Sincèrement je crois que les choses se corsent et la politesse de façade entretenue de part et d’autre entre les 2 divorcés de Carthage et de la Kasbah, est partie aujourd’hui en éclat. Le chef du gouvernement Y.Chahed est apparu dans cette séquence vidéo, sur la défensive accumulant les critiques, celle d’un président de la république optant aujourd’hui pour l’escalade et le courroux d’un peuple majoritairement excédé.

La nouveauté, car il s’agit bien d’une nouvelle donne, BCE a ouvertement déclaré la guerre à la secte Ennahdha en écrasant du pied l’endroit le plus sensible dans le corps du mouvement intégriste islamiste à savoir l’appareil secret et tout ce qu’il signifie pour les tunisiens. Pire encore, BCE a parlé de l’école satanique de Regueb et de l’étouffement de l’affaire.

Bref en quelques minutes BCE a parlé le même langage des tunisiens avec courage et une bonne dose de témérité d’un vieux loup qui a caché quelques dents. Aujourd’hui il les a utilisé pour torpiller l’entente Chahed/Nahdha, tenter de récupérer les électeurs de Nidaa en se désolidarisant de son fils et de sa honteuse démarche rencontre avec le ou la divorcée de son papa. C’est peut être le prélude à l’éviction de HCE.

Certes je me réjouis personnellement du contenu des propos de BCE mais en même temps, mes craintes en tant que citoyen ont touché le seuil de l’inquiétude. Il s’agit bien d’une guerre, d’un feu mis à la baraque au moment où plusieurs foyers de tension sont déjà en ébullition. A mon humble avis, une des solutions pouvant désamorcer la crise et sauver la mise, c’est une démission rapide, sous forme de paix des braves de Y.Chahed. Je demeure néanmoins sceptique, son entourage s’attend à gagner le gros lot. Avec le refus de BCE de cautionner la prorogation de l’état d’urgence, on peut dire bonjour les dégâts. Je ne l’espère pas. Où sont-ils les sages face à cette perte terrible de la raison ???!!!!!

Ezzeddine Zayani 

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