Le «Méthèque», Bady Ben Naceur, « Artiste jusqu’au bout des ongles », nous fausse compagnie

LIRE CI-DESSOUS : « La métaphore de l’arbre » + COMMENTAIRES (… Bady Ben Naceur – Pour ceux qui ont vu tes clichés, je signale : L’ARBRE-TUNISIE, ayant perdu ses fruits, le CERBÈRE maléfique, la PLAQUE (tu te souviens de ce film ?) qui rappelle « Jeux Interdits », et mon portrait de MÉTÈQUE, quand j’étais à Nice.
Habib Trabelsi – C’est du « MÉTÈQUE » que je me rappelle le plus… comme si c’était hier

👉 Moi aussi, qui ai perdu de vue Bady depuis plusieurs décennies, je l’aimais bien, … «le critique journaliste artiste anarchiste camarade pote de tablée gueulante chantante…», Bady que tous ses amis (et probablement aussi ses ennemis) pleurent aujourd’hui.

📌 « L’hécatombe continue, Bady Ben Naceur est parti ! A qui le tour? », s’interroge Abderrazak Khadraoui … À JUSTE TITRE … les NULS, les MINABLES, les « TROUS DU CUL » ont, eux, LA PEAU DURE !

*****

👉Une brève SÉLECTION élégiaque et sincère :

📌 Mounira Aouadi : Bady , oh nooooooon 😢😢😢😢

📌 Abderrazak Khadraoui Il aimait la littérature autant que la peinture, fin appréciateur de Baudelaire que d’Appolinaire ayant suivi au plus près la production picturale en Tunisie à laquelle il a consacré un ouvrage.
La littérature française était son pâturage dans lequel il se plaisait, il s’y servait sans modération, sans compter avec bonheur et délectation
Rimbaud comme Verlaine revenaient dans nos palabres nocturnes à qui mieux mieux au défi de la mémoire en ces soirées bachiques qui nous réunissaient maintes fois.
Sans parler de ces rencontres matinales devant un café avec Faiza Majeri non loin de la radio où on se préparait à enregistrer nos émissions.
Évocations communes avec elle de ces cours de Maths chez Mr Chammari père de Khmaies d’où ils se faisaient chasser pour déficience avancée en cette matière si rébarbative.
Ces rigolades complices qui portaient en écharpe son patron au journal la Presse, feu Slah Maaoui, il n’y a pas longtemps disparu.
Artiste jusqu’au bout des ongles, il l’était sans conteste dans ce métier de journaliste qu’il exerçait avec brio.
Bady prof de Français avant toute chose qui aimait la culture française comme il chérissait la poésie, il en a fait un métier : celui de journaliste dans lequel il s’est fait connaître comme celui qui écrit le mieux en matière de critique artistique

📌 Mahmoud Chalbi
Soir triste, Bady le critique journaliste artiste anarchiste camarade pote de tablée gueulante chantante a tiré aussi sa révérence… Il ne nous reste que le vin de l’amitié pour y noyer les larmes de cet hiver meurtrier.

📌 Pierrot Lefou
Un grand connaisseur d’art vient de s’éteindre. Notre ami Bady Ben Naceur, l’une des plus belles plumes qu’ait connu le journal La Presse, s’en est allé. Paix à son âme.

📌 Mariem Jr Marrouki
Paix à ton âme tonton Bady Ben Naceur, une bien triste nouvelle en ce lundi noir. « La mort ne t’emporte pas, elle multiplie ta vie dans chacun de nos bras. Repose en paix »

📌  Hamma Hanachi

La famille de La Presse en deuil Bady ben Naceur n’est plus : Adieu Bady, on t’aimait bien

Adieu l’Emile, je t’aimais bien… chantait Jacques Brel. Ces paroles, Bady aurait aimé les écouter encore. Trop tard ! L’ami a quitté la terre et ses chansons, Bady, parti aux fleurs la paix dans l’âme, il quitte la terre et ses bruits de sous-terre, le journalisme et ses servitudes, la critique et son joug, l’art et sa musique, les hommes et leur tumulte. Il quitte la vie à laquelle il a tant donné, deux enfants qu’il a aimés, ses amis, qu’il a chéris et ses chers écrits qu’il a gardés ou oubliés. Son regard de tendresse ne nous quitte pas.

De quel côté aborder l’homme qui aimait et qu’on aima ? L’artiste qui était un solitaire retrouvant les visages qu’il peignait, les coquillages qu’il ramassait, le Boukornine qu’à longueur d’heures il fixait et les poèmes romantiques, parnassiens ou modernes qu’il déclamait de mémoire, vagabonde mémoire.

Le journaliste écrivait abondamment. Critique d’art, il considérait le métier comme une électricité artistique, décrivant les œuvres comme un écrivain. Journaliste de l’école ancienne, il le fut, toute sa vie, soucieux des mots. Il avait le culte de la phrase bien faite, du son doux, de la musique moelleuse. Il avait son style unique, reconnaissable parmi les dizaines d’articles. Il alignait son écriture gracieuse toujours à la main, avec une calligraphie claire, à l’encre noire. Son style journalistique crevait la page.

Il est à lui seul un poème, une voix supérieure de l’expression, puisqu’il écrivait, vivait, s’habillait comme il chantait : en phrases justes et harmonieuses. Il laisse derrière lui des centaines d’articles éclairés, des ouvrages brillants (Sehili, Aly Ben Salem…), des catalogues éclairants. Bref, il était la référence, la mémoire éveillée et remuante de l’art moderne.

L’anarchiste qui trouvait du charme à Sacco et Vanzetti, dont il reprenait entièrement la chanson (Joan Baez ou Moustaki), a foncé la tête devant en 2011 pour « l’avenir des jeunes » me disait-il, il a abandonné ses enthousiasmes très tôt. Laïc sans concession, il rejetait les bigots, les bondieusards, les tartuffes, les faux culs et les dogmes. Et portait une admiration effrénée à Léo Ferré dont il interprétait, guitare en bandoulière, superbement les chansons.

Quelques semaines plus tôt, le journaliste, ancien directeur de La Presse Slah Mâaoui, rejoignit Gmati, Mahfoudh, etc. Aujourd’hui Bady rejoint le cortège à notre grand regret, une absence douloureuse. Ses nombreux amis des deux côtés de la Méditerranée sont désormais orphelins, ils n’écouteront plus Bady chanter Ferré ou Brassens. Et inévitablement Brel. Adieu Bady, je t’aimais bien.

Sélectionné par Habib Trabelsi