Le coup-Colibe : il est temps que les masques tombent.

Les manifestations et contre- manifestations risquent de tourner au fiasco pour les droits de la femme tunisienne. Ghannouchi s’était préparé pour ce jour depuis le vote de la constitution de 2014.
J’avais dénoncé le ruse Colibe sur mon mur depuis l’annonce de sa création suite au discours du président de la république sur l’égalité.
L’intérêt du Président de la République était de se délier d’une promesse électorale faite aux femmes et Ghannouchi était de donner un coup de balai à tous les droits constitutionnels votés par les islamistes en préparant une mobilisation sans précédent avec des moyens logistiques énormes de la société civile chargée du DAAWI (police religieuse et mosquées).
D’ailleurs, c’était la promesse donnée par Ghannouchi à ses fidèles mécontents de la constitution signée par les constituants nahdhaouis.
C’est devenu une règle de conduite politique de Mohamed Béji Caïd Essebsi : il n’a été élu que pour servir les intérêts de la secte islamiste avec machiavélisme froid et effroi.
Celui qui ne connaît pas l’histoire de la Tunisie, ne saurait jamais réaliser le degré de servilité et de crainte du Makhzen que ce soit Béji Caïd Essebsi, sa famille ou la famille de Youssef Chahed face aux sectes religieuses de Tunis. La famille Makhzen préfère se rallier aux sectes, les servir et demander leur protection que de se retrouver face-à-face avec le peuple des régions déshéritées (Essiba ). Même Mestiri et Mostfa Ben Jaffar n’ont pas échappé à cette règle constante de l’histoire de la Tunisie. Bourguiba avait failli laisser sa peau.
Depuis des années je n’ai de cesse appelé à une réconciliation entre la Gauche et la modernité bourguibiste pour construire un bloc progressiste afin de changer le rapport de force, mais en vain.
Maintenant c’est trop tard, sauf un sursaut de l’UGTT par fidélité aux combats de Tahar Haddad et ses lumières peut changer la donne politique.
C’est la grande inconnue. Mais il est temps que les masques tombent.

Mohamed Hafayedh