Le corps de Khashoggi retrouvé dans un puits de la résidence du consul saoudien à Istanbul

Le corps du journaliste Jamal Khashoggi ,assassiné dans le consulat des Saouds à Istanbul , aurait été retrouvé dans un puits situé sur le territoire de la résidence du consul saoudien à Istanbul, selon le président du parti turc VATAN, Dogu Perinçek.

Le corps de Jamal Khashoggi a été retrouvé dans un puits situé sur le territoire de la résidence du consul saoudien à Istanbul, a déclaré mardi le président du parti turc VATAN, Dogu Perinçek, interrogé par l’agence russe Sputnik.

«Des sources fiables au sein du service de sécurité à Istanbul m’ont informé que le corps de Khashoggi avait été découvert dans un puits situé dans le jardin de la résidence du consul d’Arabie saoudite», a-t-il précisé.

Des doigts du journaliste auraient été envoyés à Mohammed ben Salmane en guise de trophée

Le quotidien britannique The Mirror affirme ce mardi que des doigts du journaliste auraient été envoyés à Mohammed ben Salmane, comme preuve de son assassinat.
Les bouts de doigts du dissident auraient fait le voyage Ankara-Ryad à bord d’un avion privé. L’information n’a bien entendu pas été confirmée par l’Arabie saoudite, dont l’ouverture du forum économique international, ce mardi, a été boycottée par de nombreux chefs d’Etat, diplomates et autres dirigeants économiques.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a affirmé dimanche 21 octobre « ne pas savoir où se trouve le corps » du journaliste Jamal Khashoggi .

La Turquie a affirmé lundi 22 octobre que le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi avait été «sauvagement planifié» et promis que «rien ne resterait secret» dans cette affaire, à la veille de révélations promises par le président Recep Tayyip Erdogan.

«Nous sommes face à une situation qui a été sauvagement planifiée et des efforts conséquents ont été déployés pour dissimuler» ce meurtre, a déclaré lors d’une conférence de presse à Ankara Omer Celik, porte-parole du parti au pouvoir en Turquie (AKP).

Quelques heures plus tard, le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim Kalin, a accentué la pression en affirmant que «rien ne resterait secret» et que les enquêteurs turcs iraient «au fond de cette affaire».

Après avoir soutenu que le journaliste était ressorti vivant du consulat, les autorités saoudiennes ont finalement admis samedi que Khashoggi y avait été tué, mais ont nié toute préméditation.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a indiqué que Khashoggi avait été victime d’un « meurtre » et que c’était « une erreur monumentale », évoquant une «opération non autorisée» par le pouvoir, dont Mohammed ben Salmane, dit «MBS», n’était «pas informé».

Forum économique éclipsé

Malgré les annulations en cascade de dirigeants étrangers et chefs d’entreprise, un forum sur l’investissement s’est ouvert, mardi, à Riyad, alors que l’Arabie saoudite est dans la tourmente depuis le meurtre de Jamal Khashoggi.
Le Future Investment Initiative (FII), forum international sur l’investissement, s’est ouvert, mardi 23 octobre, à Riyad. Mais cette conférence est aujourd’hui totalement éclipsée par le tollé international consécutif au meurtre du critique et journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.

Riyad espérait à travers cet événement économique présenter le royaume comme une destination commerciale lucrative afin de diversifier son économie et de s’ouvrir aux nouvelles technologies, au tourisme et au divertissement.

Mais cette conférence est aujourd’hui totalement éclipsée par le tollé international consécutif au meurtre du critique et journaliste saoudien qui collaborait avec le Washington Post, au consulat de son pays à Istanbul. De nombreux dirigeants étrangers et chefs d’entreprise ont d’ailleurs annulé leur participation à l’événement.

Outre Steven Mnuchin, la patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, ainsi qu’une vingtaine de PDG de sociétés internationales comme EDF, HSBC, Siemens ou Uber, ont renoncé à faire le déplacement.

De grands médias comme Bloomberg, CNN et le Financial Times se sont également désistés. Mais d’autres ont choisi d’y aller comme le PDG du géant pétrolier Total, Patrick Pouyanné, qui a jugé que la « politique de la chaise vide » ne ferait pas avancer les droits de l’Homme.

« Directement en contact avec le prince héritier »

Lundi soir, le site web du forum était hors-service, après avoir subi une apparente cyberattaque. Des messages critiquant le rôle de Riyad dans le conflit au Yémen et accusant le royaume de financer le « terrorisme » s’y étaient glissés.

Le quotidien progouvernemental turc Yeni Safak, le chef d’un commando saoudien de 15 agents dépêchés à Istanbul pour tuer le journaliste a été directement en contact avec le bureau du prince héritier après « l’assassinat ».

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a promis de révéler mardi « toute la vérité » sur l’affaire Khashoggi. « Rien ne restera secret » et les enquêteurs turcs iront « au fond de cette affaire », a affirmé la présidence turque.

Avec Sputnik et agences