Le cimetière d’un monastère catholique profané en Israël

Le cimetière annexé au couvent salésien de Beit Jamal, près de la ville israélienne de Beit Shemesh, a été profané par des inconnus il y a quelques jours. Des actes de vandalisme y avaient déjà été commis à partir de 2013. L’Assemblée des Ordinaires catholiques en Palestine Occupée a condamné ce geste sacrilège.

Le cimetière d’un monastère catholique a été vandalisé dans la zone juive orthodoxe de Beit Shemesh en Israël, comme l’a constaté le gardien des lieux qui a rapporté l’acte à la police. Les croix ont été systématiquement abattues.

Les croix érigées sur la vingtaine de tombes du cimetière du monastère catholique de Beit Jamal ont toutes été systématiquement renversées, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ce n’est pas la première fois qu’un incident similaire survient en trois ans, selon les informations de la police israélienne, qui s’est exprimée à ce sujet jeudi 18 octobre.

Le monastère de Beit Jamal appartient à la congrégation des Salésiens et est situé non loin de Beit Shemesh, ville à forte proportion de juifs ultra-orthodoxes.

«Nous avons été informés hier par les sœurs que notre cimetière avait été profané», a déclaré à l’AFP le père Antonio Scudu, responsable de l’église, avant de préciser : «Les faits remontent sûrement à plus longtemps.» Le monastère de Beit Jamal appartient à la congrégation des Salésiens et est situé non loin de Beit Shemesh, ville à forte proportion de juifs ultra-orthodoxes. C’est la troisième fois que le cimetière est vandalisé, a rappelé Antonio Scudu, après de précédents incidents en 1981 et 2015. Un conseiller de l’Eglise catholique en Terre sainte, Wadi Abounassar, a fait savoir que l’église du monastère avait en outre été visée l’an dernier.

Une enquête est en cours pour retrouver les auteurs, mais la police n’a pour le moment interpellé aucun suspect, a expliqué à l’AFP un porte-parole de la police, Micky Rosenfeld, sans se prononcer sur la motivation possible de ces agissements.

Les services de police israéliens «n’ont jamais conduit quiconque devant le juge pour ces actes, et nous nous demandons si cela sera encore le cas cette fois», a écrit Wadi Abounassar dans un communiqué.

«Nous faisons l’objet de beaucoup de haine alors que nous sommes ici depuis plus de 100 ans et que nous accueillons tout le monde ici», a de son côté déploré le père Antonio Scudu. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, a dénoncé un «acte méprisable».

D’autres lieux chrétiens ont déjà été attaqués par le passé. Le sanctuaire de Tabgha, haut lieu du christianisme en Israël construit sur le site où le Christ aurait accompli le miracle de la multiplication des pains, a été visé en 2014 et 2015. Un Israélien de 23 ans avait été condamné en 2017 à quatre ans de prison pour les faits de 2015.

La réprobation des Ordinaires catholiques de Terre Sainte

Suite à cette profanation, l’Assemblée des Ordinaires Catholiques en Palestine occupée a publié une déclaration dans laquelle elle condamne l’attaque. Les prélats soulignent aussi l’échec de la police israélienne et l’absence de poursuite en justice des responsables de ces actes.

«Nous ne voyons pratiquement aucune mesure sécuritaire ou éducative prise par les Autorités de l’Etat pour empêcher de tels faits et au plus haut de l’Etat on affirme que pour les Chrétiens ‘tout se passe très bien dans ce pays’» peut-on lire dans le communiqué. Une référence à la déclaration du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a évoqué le 14 octobre dernier la situation des chrétiens en Israël, lors du deuxième Sommet annuel des médias chrétiens à Jérusalem.

Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, Vicaire patriarcal latin de Jérusalem, s’est rendu sur les lieux de la profanation et a prononcé une courte prière. «Une telle attaque est une insulte à Dieu et à l’humanité, car un cimetière est un lieu sacré», a déclaré le Vicaire patriarcal, avant d’ajouter : «Nous demandons à la police de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces violences.»

Avec agences