L’ayatollah Ali Khamenei menace de mettre de côté l’accord nucléaire

Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a réaffirmé mercredi 29 août que l’Iran n’hésiterait pas à se retirer de l’accord de 2015, par lequel il s’est engagé à brider ses activités nucléaires, si celui-ci ne « préserve plus [ses] intérêts nationaux ».

Le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei a affirmé que « la République islamique d’Iran n’hésitera pas à mettre de côté l’accord nucléaire s’il ne préserve pas les intérêts » iranien, soulignant que Téhéran ne négociera jamais avec des responsables américains qulque soit leur niveau, a rapporté la chaîne satellitaire libanaise al-Mayadeen.

Le guide a indiqué : « Nous avons vu les résultats de nos négociations précédentes avec l’administration américaine précédente.Comment négocier avec celle d’aujourd’hui qui exprime ouvertement son animosité contre les Iraniens ? Il n’y aura donc aucun dialogue à quelque niveau que ce soit avec les États-Unis ».

Il a ajouté : « le gouvernement pourra continuer ses négociations avec les puissances européennes, tout en gardant à l’esprit que l’Iran ne pourra plus compter sur les Européens dans certains dossiers, dont le Plan global d’action conjoint ou le partenariat économique ».

Et de poursuivre : » Il faut être méfiants concernant leurs promesses et faire preuve d’une vigilance à toute épreuve . L’accord 5+1 n’était qu’un instrument au service des intérêts nationaux. Cet accord n’est pas un but en soi mais un instrument au service de nos intérêts nationaux. Par conséquent, si nous arrivons un jour à la conclusion que cet instrument n’est plus utile pour nos intérêts nationaux, nous nous en passerons définitivement. Les parties européennes de l’accord 5+1 doivent bien analyser les positions de la République islamique d’Iran pour savoir que toute action négative de leur part entraînera une réaction proportionnée de l’Iran ».

Il a noté: « toutes les administrations US ont besoin de négocier avec l’Iran et prétendent qu’ils seront capables d’amener les Iraniens à la table des négociations, mais je vous assure qu’il n’y aura aucun dialogue avec eux ».

Conclu à Vienne par l’Iran et cinq grandes puissances, l’accord de 2015 a été dénoncé unilatéralement en mai par l’administration américaine du président américain Donald Trump, qui a depuis rétabli des sanctions contre Téhéran.

Les Européens, qui disposent d’une marge de manœuvre réduite, tentent de sauver ce texte, mais le gouvernement iranien « ne doit pas placer trop d’espoirs » en eux, a répété mercredi le guide suprême. « Nous devons évaluer leurs promesses sous l’angle du scepticisme. »

L’ayatollah Khamenei a par ailleurs de nouveau exprimé le refus iranien d’entreprendre des négociations avec Washington, en dépit d’une récente offre en ce sens du président américain. Les Américains « veulent faire croire qu’ils peuvent amener n’importe qui, y compris la République islamique, à la table des négociations. Mais comme cela a déjà été dit de manière détaillée, aucune négociation n’aura lieu », a clamé le dirigeant iranien.

Quant au bilan du gouvernement du président Hassan Rohani, l’Ayatollah Khamenei a déclaré que « de très bonnes actions ont été accomplies dans plusieurs domaines, dont la croissance économique, l’énergie, l’augmentation des exportations non pétrolières et la baisse du taux des importations ».

Il a souligné que « les ennemis de la République islamique d’Iran s’intéressent de plus en plus près au système économique du pays en raison de certaines faiblesses qu’ils ont découverts ». Ajoutant que » l’économie de la résistance s’appuie sur le développement de la production nationale, et elle est en même temps un moyen de défense face à l’ennemi et une action offensive pour faciliter la marche en avant du pays vers le progrès ».

L’ayatollah Khamenei a insisté ensuite sur « la nécessité d’une lutte efficace contre la corruption », soulignant que « les directeurs des organes publics devraient faire preuve d’intelligence et d’une vigilance extrême dans ce domaine, car c’est la négligence et l’inattention de ces organes exécutifs qui ont créé de sérieux problèmes, ces derniers temps, sur le marché de l’or et des devises ».

Il a rappelé que « selon les statistiques des grands instituts de recherche internationaux, le PIB de l’Iran plaçait le pays au dix-huitième rang sur plus de 200 États, et qu’une » meilleure exploitation des capacités intérieures du pays améliorerait sans aucun doute la place de l’Iran au niveau international ».

Les Européens, qui disposent d’une marge de manœuvre réduite, tentent de sauver ce texte, mais le gouvernement iranien « ne doit pas placer trop d’espoirs » en eux, a répété mercredi le guide suprême. « Nous devons évaluer leurs promesses sous l’angle du scepticisme. »

Avec agences