La « veuve noire du djihad » demande l’asile politique en Belgique

Malika El Aroud, la « veuve noire du djihad » déchue de la nationalité belge… demande l’asile politique à la Belgique

Malika El Aroud, déchue de sa nationalité belge l’an passé et actuellement en centre fermé en vue d’une expulsion vers le Maroc, tente d’empêcher le renvoi en demandant l’asile politique en Belgique, rapporte La Libre Belgique samedi.

Malika El Aroud est surnommée la « veuve noire du djihad », ancienne épouse de Abdessatar Dahmane, un tunisien dont le nom de guerre est Abou Obeyda, et qui Le 9 septembre 2001, se faisant passer pour un journaliste belge d’origine marocaine, se fait sauter avec un complice pour assassiner le Commandant Massoud.en Afghanistan. Après avoir purgé une peine huit ans de prison, elle a été déchue de sa nationalité belge le 30 novembre 2017 pour avoir « manqué gravement à ses devoirs de citoyen belge ». Disposant désormais de la seule nationalité marocaine, Malika El Aroud s’exposait à un éloignement vers le Maroc, dont elle garde la nationalité.

Le 11 octobre 2018, elle a été arrêtée à son domicile, en vue de son expulsion. Elle a été conduite au centre fermé de Bruges. Afin d’éviter son expulsion, elle a introduit une procédure en extrême urgence devant le Conseil du contentieux des étrangers (CCE) invoquant le fait qu’elle s’expose à la torture ou à des traitements inhumains et dégradants si elle est renvoyée vers le Maroc. Elle a également introduit une demande d’asile pour les mêmes raisons.

Cette semaine, le CCE a rejeté l’extrême urgence. Il a dit qu’il ne pouvait pas examiner sa requête tant que la demande d’asile était pendante. Ce n’est que si cette dernière est refusée, ce qui est probable, que le CCE pourra examiner sa requête. En attendant, elle reste détenue à Bruges.

Malika El Aroud, la veuve de l’assassin du commandant Massoud, a été condamnée en décembre 2017 par la cour d’appel de Bruxelles (Belgique) à perdre sa nationalité belge. Désormais, cette femme de 58 ans n’est plus que Marocaine. Pour justifier sa décision, rare puisque prise seulement dix fois en Belgique, la juridiction a estimé qu’elle avait manqué « à ses devoirs de citoyenne belge ». Car Malika El Aroud, islamiste radicale, est, depuis la fin des années 1990, connue comme pasionaria d’Al-Qaïda et avocate du terrorisme islamiste.

Marié à un tunisien

En 1999, la jeune femme, alors âgée de 20 ans, épouse Abdessatar Dahmane. C’est lui qui, sous le nom de guerre d’Abou Obeyda, organise l’assassinat du commandant Massoud. Le 9 septembre 2001, avec un complice et au moyen d’une caméra dérobée à France 3 Grenoble, il se fait passer pour un journaliste, pour approcher au plus près le charismatique chef de l’alliance du Nord anti-talibans en Afghanistan. Malika El Aroud est rapatriée en Belgique. Jugée en 2003 et alors qu’elle revendique comme légitime l’acte de son mari, elle est acquittée.

La veuve noire, qui se fait appeler Oum Obeyda, entretient la propagande djihadiste sur Internet, entre la Suisse, où elle s’est remariée avec un Tunisien, et la Belgique. En 2007, le tribunal pénal fédéral suisse la condamne à six mois de prison pour soutien à une organisation criminelle et complicité de diffusion d’images d’exécutions et de mutilations. Son mari est emprisonné. Six mois plus tard, on la suspecte d’ourdir un projet d’évasion d’un ancien footballeur tunisien condamné en Belgique pour terrorisme. Entre-temps, son mari est parti combattre en Afghanistan et a été abattu par un drone. Dans le cadre de cette filière, qui a amené sept ressortissants belges à partir combattre au côté des talibans, Malika El Aroud est condamnée en mai 2010 à huit ans de prison. Lors de son procès, elle s’était excusée « auprès des porcs pour les avoir comparés à des soldats américains ». Le président du tribunal de l’époque avait émis des doutes sur la santé mentale de l’accusée, « enfermée dans une logique maladive ». Elle a achevé sa peine il y a onze mois.

Jeudi, un autre militant du djihad a été condamné à la déchéance de nationalité. Bilal Soughir, 44 ans, avait piloté une cellule d’envoi de combattants étrangers en Irak aux alentours de 2005. Il était en contact avec le Jordanien al-Zarqaoui, le chef d’Al-Qaïda en Irak.

Une autre procédure de déchéance de nationalité a été jugée  en Belgique, à Anvers. Elle vise Fouad Belkacem, le leader de Sharia4Belgium, un groupuscule de recrutement et d’acheminement de combattants dans les rangs de Daech.

Avec agences