La Turquie envoie un « cadeau de Noël » à la France

Selon les informations rapportées par franceinfo, il s’agit de quatre femmes radicalisées (qui font l’objet d’un mandat d’arrêt international) et de leurs sept enfants.

« L’expulsion des combattants terroristes étrangers se poursuit », se félicite le ministère turc de l’Intérieur dans un communiqué. Quatre femmes jihadistes françaises, membres de l’Etat islamique, et leur sept enfants qui étaient détenus en Turquie, dont Amandine Le Coz et Tooba Gondal selon les informations de France 3, ont ainsi été renvoyés vers l’Hexagone, lundi 9 décembre, dans la matinée. Selon les informations de franceinfo, il s’agit de quatre femmes radicalisées (qui font l’objet d’un mandat d’arrêt international) et de leurs sept enfants. La décision de les expulser avait été annoncée début novembre.

Un mandat d’arrêt international contre deux femmes

Une source judiciaire française , cité par l’AFP , a confirmé qu’ils étaient bien arrivés en France. Parmi les quatre femmes, deux, qui faisaient l’objet d’un mandat d’arrêt international, vont être présentées directement à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. Les deux autres faisaient l’objet d’un mandat de recherche et ont été placées en garde à vue à leur arrivée à Roissy, selon une source judiciaire française à l’AFP. Les enfants seront quant à eux pris en charge par l’aide sociale à l’enfance.

Profil deux d’entre elles

Ces femmes étaient retenues jusqu’à récemment encore dans le camp kurde d’Aïn Issa. Mais avec l’offensive turque et les bombardements, elles ont été relâchées par les Kurdes et récupérées par les autorités turques. Radicalisées et potentiellement dangereuses, ces femmes djihadistes sont toutes connues des services de renseignements français.

« Ce sont quatre Françaises, certaines sont connues d’ores et déjà, elles étaient mariées à des combattants, connus, de l’Etat islamique », précise Jean-Charles Brisard, président du Centre d’analyse du terrorisme, interrogé par Europe 1. « Je pense à Amandine Le Coz qui était marié à Yacine Rettoun, connu pour s’être livré à des exactions sur zone, avec lequel elle a eu un enfant. »

« Une recruteuse de Daech »

Une autre femme est bien connue des services français. « Une autre femme également, qui est résidente britannique, mais de nationalité française, qui s’appelle Tooba Gondal, qui a 25 ans et qui a rejoint l’Etat islamique ( Daech ) en 2015 », poursuit le spécialiste. « Elle est connue comme une recruteuse de l’Etat islamique. Elle a fait venir de nombreuses adolescentes qui se sont mariées à des combattants sur zone. C’est quelqu’un effectivement de dangereux au sens idéologique du terme. « 

« Quant aux autres, on ne sait pas grand-chose de leur parcours et de leur engagement, surtout personnel, auprès de l’Etat islamique, autre que celui d’être des femmes de combattants », admet Jean-Charles Brisard.

Dès leur arrivée sur le territoire, les quatre djihadistes vont être prises en charge selon le « protocole Cazeneuve ». « Elles seront remises à la France, attendues bien sûr à la descente de l’avion, par des fonctionnaires français », détaille Jean-Charles Brisard. « Elles seront immédiatement judiciarisées. Les enfants, eux, seront placés. Mais les femmes seront incarcérées. »