Avec 12 ans d’avance, la Suède achève sa transition énergétique

Alors que la France et bon nombre d’autres pays peinent à mener à bien leur transition énergétique, la Suède a terminé la sienne avec plus d’une décennie d’avance ! Comment cela est-ce possible ? Quel est le secret de ce pays ?

En décembre prochain, la Suède aura installé assez d’éoliennes pour que sa production électrique propre atteigne l’objectif initialement fixé par le gouvernement pour 2030.

L’objectif sera atteint dans quelques semaines !

Depuis 2015, la Suède fait partie du projet de l’ONU « Transforming our world » et les réformes engagées ont permis le développement de sources d’énergie suffisantes afin de rendre le pays autonome d’un point de vue énergétique tout en évitant les émissions de GES.

Le gouvernement suédois avait donc initialement fixé – comme le prévoit le projet de l’ONU – son objectif de transition énergétique pour 2030. Or, il s’avère que la quantité d’éoliennes installées sera suffisante dés le mois de décembre 2018, comme l’indique un rapport (PDF an anglais / 14 pages) de l’Association des producteurs éoliens suédois (SWPA). Pas moins de 3681 projets de construction d’éoliennes ont été lancés et seront concrétisés dans quelques semaines. Ceci permettra à la Suède de disposer d’une incroyable capacité de production d’énergie, à savoir 18 térawatts-heure par an !

Les investisseurs privés et le gouvernement main dans la main

Un article en anglais de Bloomberg publié en juin 2018 décrit la manière avec laquelle les groupes d’investisseurs et le gouvernement suédois ont collaboré pour obtenir les 7506 mégawatts de capacité énergétique manquants afin d’atteindre l’objectif prévu. Ce dernier sera dont atteint très bientôt dans le cas où la météo reste favorable et que les chantiers encore en cours n’accusent pas de retard.

Par ailleurs, cette incroyable productivité aura comme effet de faire chuter les prix de l’électricité à l’approche de l’hiver pour le plus grand bonheur des citoyens. De plus, la Suède semble avoir très bien étudié la façon d’organiser le marché. En effet, le nombre de licences autorisant à produire de l’énergie propre a été limité afin d’éviter une trop forte concurrence et donc une fluctuation ingérable des prix. Ainsi, les clients signeront directement des contrats longue durée avec les producteurs plutôt que de rechercher sans cesse les prix les plus bas ou en produisant elles-mêmes leur énergie, par exemple par le biais d’un parc photovoltaïque personnel.

Des bus fonctionnent grâce aux eaux usées !

En 2017, la Norvège a été déclarée championne de la voiture électrique grâce à un taux de 16 % des ventes de voitures neuves en 2016. Plus récemment, le Danemark a déclaré vouloir un million de véhicules électriques sur ses routes d’ici à 2030. Par ailleurs, la ville d’Oslo (Norvège) ambitionne de devenir la première capitale sans voiture – dans son centre-ville – pour 2020 après avoir endossé le rôle de ville ambassadrice officielle de la transition écologique en Europe avec son titre de “capitale verte 2019” !

Les transports en commun ne sont pas en reste, comme c’est le cas à Stockholm (Suède) où les bus utilisent les eaux usées de la ville pour rouler ! Ainsi, depuis des années, la ville n’utilise plus de Diesel ou autre carburant et semble satisfaite de son réseau de transport en commun fonctionnant aux énergies renouvelables.

Il pourrait bien s’agir d’un exemple à suivre !

En collaboration avec l’opérateur franco-canadien Keolis, spécialisé dans l’exploitation des transports en commun, la ville récupère les eaux usagées qui sont envoyées directement dans une usine de production de biométhane. Les bus sont des hybrides biodiesel-électricité et ceux-ci sont capables de parcourir une distance d’environ 8 kilomètres grâce aux batteries rechargeables en seulement 6 minutes ! Lorsque ces mêmes batteries sont a plat, le moteur biodiesel poursuit l’effort.

Il faut savoir que la ville de Stockholm fait partie des leaders mondiaux de la mobilité verte. En effet, grâce à cette nouvelle façon de penser l’espace urbain, 90% de pollution liée aux transports en commun sont évités, et ce, pour le plus grand bonheur des habitants. Les chiffres donnent le tournis, car il s’agirait de 80.000 tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère chaque année, soit l’équivalent de 40.000 voitures essence en circulation !

Transition énergétique : où en sont les autres pays du monde ?

Dans le rapport « Energy Transition Index 2018 », classant 114 pays par rapport à leur progression dans la transition énergétique, la Suède se hisse logiquement au premier rang. Mais elle est suivie d’autres nations proches, à l’image de la Norvège et de la Suisse. Ces deux autres États ont lancé de nombreux projets qui leur permettront d’atteindre les objectifs fixés pour les prochaines décennies, mais l’on voit aussi des initiatives émerger dans des régions plus lointaines.

Contre toute attente, l’Éthiopie, pays peu industrialisé, figure à la première place des territoires les plus avancés en termes d’énergies renouvelables en Afrique. Là-bas, on mobilise toutes les sources exploitables, de l’éolienne au solaire, en passant par le géothermique. De plus, on prévoit de réduire de 64 % les rejets de CO² d’ici 2030.

En Islande, notamment grâce à l’hydroélectricité et à la géothermie, on couvre 81 % des besoins du pays en énergies renouvelables. D’ici 2050, le pays projette de se séparer totalement de toutes les ressources dites « fossiles ».

Sources : citizenpost , Bloomberg et quelleenergie