La petite fille de Farhat Hached , Farah , sera-t-elle appelée à sièger au prochain gouvernement ?

Farah Hached , fille aînée de Noureddine Hached ,homme politique et fils du leader syndicaliste Farhat Hached fondateur de l’Union générale tunisienne du travail ( UGTT ) , à publié cet après midi le texte suivant sur son compte Facebook . Pourquoi maintenant et en pleine négociation pour former le prochain gouvernement ? Nous le reprenons pour nos lecteurs et à eux de comprendre et d’interpréter

Farah Hached

Souvent des personnes m’encouragent à un engagement politique ou à me positionner activement pour un poste gouvernemental. Ces personnes me font confiance. Elles pensent que j’ai les compétences et la force de caractère pour mener à bien des projets ambitieux. C’est surtout pour elles que je vais relater ce qui suit:

Durant l’été 2018, un de mes collaborateurs a reçu un appel d’un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. Celui-ci lui dit: Aya mabrouk, le nom de ta patronne était parmi ceux proposés pour devenir ministre de l’Intérieur. Et quand on l’a appris au ministère, on était content. Une femme ministre de l’Intérieur pourrait changer les choses. Surtout elle, une dame de fer.

Je précise que, de mon côté, personne ne m’avait contacté et que j’ai été extrêmement surprise. Mais j’ai fait ma petite enquête et il s’est avéré que c’était vrai. Mon nom avait été soufflé à Si Béji Caïd Essebsi qui l’a considéré comme une possibilité sérieuse (bizarrement, vu mes positions pro justice transitionnelle). C’est finalement Monsieur Fourati qui a été désigné.

Quand j’ai appris qu’on avait pensé à moi pour un tel ministère, plusieurs questions m’ont traversé l’esprit. La première d’entre elles: en suis-je capable? La deuxième: aurais-je les moyens de réussir? Après un petit pincement d’angoisse furtif, et après une réflexion approfondie, ma réponse à la première question est oui. Je pense en être capable. Par contre, ma réponse à la deuxième question est non. On ne m’aurait pas donné les moyens de réussir, au sens que je donne à ce mot là, c’est à dire procéder à une réforme substantielle mais douce et graduelle des services de sécurité.

Pourquoi est-ce que je relate cette anecdote? Car la raconter plus tard aurait été trop tard. C’est simplement un témoignage pour l’histoire. Je ne le fais pas pour me positionner pour le gouvernement actuellement en formation. Je suis très sceptique sur ce gouvernement. Je n’ai fait aucune démarche pour qu’on pense à moi ou pour être contactée.

Je reviens à mon témoignage. L’anecdote que j’ai raconté ci-dessus n’est pas la première.

En 2016, mon nom avait été proposé par plusieurs personnes différentes en vue de faire partie du nouveau gouvernement présidé par Youssef Chahed. Je précise là aussi que je n’ai fait aucun démarche en ce sens. Ces personnes ont proposé mon nom toutes seules car elles ont sincèrement pensé que je devais être dans ce gouvernement, ministre des Droits de l’homme selon certains ou ministre de l’Enseignement supérieur selon d’autres. L’une de ces personnes avait demandé mon avis avant de proposer mon nom. Je lui avais répondu: je ne suis pas contre l’idée de faire partie du gouvernement si celui-ci est ouvert à des personnalités de la société civile, mais entre nous cela dépendra aussi de qui seront les autres membres du gouvernement et je ne ferai pas de concession sur le principe de la justice transitionnelle.

La personne en question est plus tard revenue vers moi. Quand il avait proposé mon nom , on lui avait répondu Farah Hached est trop inflexible pour ce gouvernement-ci. « On » avait probablement raison. Je suis heureuse de ne pas avoir fait partie de ce gouvernement là. A l’époque, je pensais réellement que Youssef Chahed pouvait être un espoir, mais j’ai rapidement changé d’avis et cela a commencé avec son absence remarquée de la première audition publique de la justice transitionnelle. Finalement c’est monsieur Mehdi Ben Gharbia qui a été désigné pour le ministère des Droits de l’homme.

Est-ce que je suis vraiment inflexible? Pour ce genre de gouvernement, oui. Mais je ne suis pas inflexible dans l’absolu. Je suis quelqu’un d’extrêmement discipliné et qui respecte le jeu d’équipe. Si j’adhère à une équipe, c’est que je considère que mes valeurs sont partagées par l’équipe en question. La flexibilité est importante au niveau des méthodes, de l’action, des discussions, mais on ne peut parler de flexibilité sur les valeurs fondamentales pour lesquelles on nous fait confiance.

Enfin, quelques années auparavant, en 2013, mon nom avait également été proposé à Mehdi Jomaa pour faire partie de son gouvernement. C’est le parti Afek qui m’avait proposé pour le poste de ministre des Droits de l’homme. J’avais été contacté par deux membres du parti au préalable. J’avais répondu que je serais intéressée par un tel poste et je crois que le maintien de ce ministère est nécessaire pendant cette période. Par contre, je ne crois pas que Mehdi Jomaa maintiendra le ministère des Droits de l’homme. Et finalement, j’avais raison. Le ministère avait été supprimé.

Voilà chers amis. C’était un simple témoignage pour l’histoire.

Farah Hached