Nigéria : 111 écolières manquent à l’appel après un raid des jihadistes de Boko Haram

111 écolières ont disparu après un raid mené par des jihadistes de Boko Haram ( affilié au groupe terroriste Daech ) dans un village situé dans l’Etat de Yobe, dans le nord-est du Nigeria, rapporte mercredi 21 février l’agence Reuters citant de deux sources.

Cent onze lycéennes sont portées disparues dans le nord-est du Nigeria, deux jours après l’attaque d’une école de filles par Boko Haram, a annoncé mercredi 21 février à la presse le ministre de la Police de l’Etat de Yobe.

« 815 étudiantes sont rentrées » à l’internat pour filles de Dapchi sur un total de 926 élèves, les autres étant toujours « manquantes », a déclaré Abdulmaliki Sumonu, précisant qu' »aucun cas d’enlèvement n’a pour l’instant été établi ».

Les insurgés du groupe jihadiste nigérian, lourdement armés, ont mené lundi 19 février un assaut sur le village de Dapchi, dans l’Etat de Yobe, tirant en l’air et faisant exploser des grenades, selon les témoignages des habitants recueillis. La plupart des élèves et les professeurs de la Girls Science Secondary School, un internat, se sont enfuis en brousse, craignant d’être enlevés par les combattants, comme ce fût le cas pour les lycéennes de Chibok dans l’Etat voisin du Borno il y a quatre ans.

Selon le ministre de la Police de l’Etat de Yobe, Abdulmaliki Sumonu, « 815 étudiantes sont rentrées » à Dapchi où elles ont été « vues », sur un total de 926 élèves. Jointe au téléphone par l’AFP, l’une des jeunes filles ayant réussi à s’échapper, Aisha Yusuf Abdullahi, a décrit « une expérience traumatisante ».

« Nous étions dans la mosquée sur le point de commencer les prières du soir quand nous avons entendu des coups de feu », a expliqué l’adolescente de 16 ans. « Dans la panique, certaines ont escaladé la clôture et sauté dans des véhicules stationnés à l’extérieur, sans savoir à qui ils appartenaient ». Aisha a dit être parmi les « chanceuses » qui sont « rentrées en courant » dans l’école jusqu’au bureau de la directrice, où elles sont restées cachées en attendant que les insurgés repartent. « Nous sommes sans nouvelles de celles qui sont entrées dans les véhicules », a-t-elle ajouté. « Nous avons le sentiment qu’elles ont été emmenées par les hommes armés ».

L’internat, qui accueille des filles âgées de 11 ans et plus, a été fermé pour une semaine, mais les familles des élèves manquant à l’appel se sont rassemblées dans la matinée devant ses portes pour réclamer des explications, craignant le « pire ». « On nous a dit qu’elles s’étaient réfugiées dans d’autres villages, mais nous avons été dans tous ces villages mentionnés, en vain », a déclaré Abubakar Shehu, dont la nièce fait partie des disparues.

« Nous commençons à craindre que le pire se soit produit », a-t-il ajouté. « Nous avons peur d’avoir affaire à un nouveau scénario de Chibok ».

Avec agences