Nicolas Sarkozy vient d’être mis en examen et placé sous contrôle judiciaire

La justice Française vient de frapper fort en mettant un ancien président de la République en examen et en le plaçant sous contrôle judiciaire. Après deux jours de garde à vue, l’ancien chef de l’Etat français a été mis en examen ce mercredi soir des chefs pour «corruption passive», «financement illégal de campagne électorale» et «recel de fonds publics libyens» .Il a par ailleurs été placé sous contrôle judiciaire.

Après deux jours de garde à vue, Nicolas Sarkozy a été mis en examen, mercredi 21 mars, des chefs de financement illégal de campagne électorale, corruption passive et recel de détournement de fonds publics libyens et placé sous contrôle judiciaire, selon des sources judiciaires citée par RTL.

Déjà renvoyé en correctionnelle pour «financement illégal de campagne» dans l’affaire Bygmalion et mis en examen pour «corruption», «trafic d’influence» et «recel de violation du secret professionnel» dans le dossier «Bismuth», voilà donc Nicolas Sarkozy officiellement empêtré dans un nouveau dossier.

Mardi 20 mars, l’ancien Président avait été placé en garde à vue dans les locaux de la Direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ). De récentes auditions à l’étranger pourraient en être notamment à l’origine. Au cours de l’interrogatoire, l’ancien chef de l’État s’était montré combatif. Il a continué à nier vigoureusement avoir reçu de l’argent libyen pour financer sa campagne électorale victorieuse de 2007.

L’affaire s’est nouée en avril 2012, lorsque Mediapart a révélé l’existence d’une note secrète signée par le chef des services secrets extérieurs libyens, actant le déblocage de 50 millions d’euros pour la campagne de Sarkozy. L’ex-président dénonce alors un «faux grossier». Mais six ans plus tard, les juges disposent de nombreux éléments accréditant les soupçons d’un financement occulte libyen. L’homme par qui le scandale arrive, l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine, a affirmé avoir transporté lui-même 5 millions d’euros en liquide de Tripoli à Paris entre fin 2006 et début 2007, avant de les remettre en mains propres à Claude Guéant, puis directement à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur. Des propos étayés par les déclarations d’Abdallah Senoussi, ex-directeur du renseignement militaire libyen, et le carnet de l’ancien ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem.

Plusieurs opérations suspectes

Reste cette question : en échange de quelles contreparties auraient eu lieu ces versements du clan Kadhafi  ? Plusieurs épisodes démontrent le réchauffement des relations franco-libyennes après la victoire de Nicolas Sarkozy, en 2007. Il y a d’abord la libération des infirmières bulgares, élément essentiel à la normalisation entre les deux pays. Puis, quelques mois plus tard, la réception en grande pompe du «Guide» à Paris. Les investigations ont depuis mis en lumière plusieurs opérations suspectes, dont ce virement de 500  000 euros sur le compte de Guéant en mars 2008. L’ex-secrétaire général de l’Elysée a été mis en examen depuis pour «blanchiment de fraude fiscale en bande organisée». D’autres personnages clés du dossier, comme l’intermédiaire Alexandre Djouhri, pourraient bientôt être entendus par les juges.

Autre front ouvert en marge du volet corruption : le financement illégal de campagne. Dans un rapport de septembre 2017, les enquêteurs estimaient avoir découvert de nouvelles «qualifications pénales». En l’espèce : un système de caisse noire mise en place au sein de l’association de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy afin de payer certaines petites mains en liquide.

Avec médias Français