Moscou assure que les USA se préparent à frapper les sites gouvernementaux en Syrie.

Selon l’état-major des forces armées russes, les États-Unis ont mis sur pied des groupes d’assaut équipés de missiles de croisière dans la partie orientale de la mer Méditerranée, dans le golfe Persique et dans la mer Rouge afin de frapper les sites gouvernementaux en Syrie.

L’état-major russe a remarqué des signes d’une préparation américaine à des frappes contre les sites gouvernementaux et les positions de l’armée syrienne, a déclaré le chef du Commandement opérationnel principal de l’état-major russe, le général Sergueï Roudskoï.

«Nous notons des signes de préparation à d’éventuelles frappes», a déclaré le général à l’antenne de la chaîne Rossiya 24.

Selon le responsable russe, l’armée américaine a déjà mis sur pied des groupes d’assaut équipés de missiles de croisière dans la partie orientale de la mer Méditerranée, dans le golfe Persique et dans la mer Rouge.

Présentant au Conseil de sécurité des Nations unies un projet américain de résolution exigeant l’arrêt des offensives à Damas et dans sa banlieue ( Ghouta orientale ) , l’ambassadrice des États-Unis à l’Onu Nikki Haley a menacé lundi  dernier la Syrie d’une frappe similaire à celle réalisée par Washington en avril 2017.

La Russie fait part aux États-Unis de l’inadmissibilité des déclarations sur d’éventuelles frappes contre la Syrie, a annoncé la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Lavrov accuse

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accusé le 17 mars les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France et «un certain nombre d’autres pays» d’avoir envoyé leurs forces spéciales en Syrie.

«Il y a des forces spéciales en Syrie en provenance des Etats-Unis – ils ne le nient plus – du Royaume-Uni, de la France et d’un certain nombre d’autres pays», a déclaré le ministre russe des Affaires étrangère Sergueï Lavrov lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision officielle du Kazakhstan, diffusée le 17 mars sur le site du ministère russe des Affaires étrangères.

Rappelant que la présence américaine en Syrie était «illégitime» du point de vue du droit international et de la Charte des Nations unies, il a en outre souligné qu’il ne s’agissait plus d’une «guerre par procuration» mais d’une «implication directe dans la guerre».

«Mais nous sommes réalistes et nous comprenons que nous ne nous battrons pas avec eux. Nous coordonnons donc les actions au moins pour éviter les altercations involontaires. Nos militaires sont constamment en contact avec les commandants américains qui mènent leurs opérations sur le territoire syrien», a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie russe a également critiqué les propos «irresponsables» de la représentante permanente des Etats-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, sur la détermination de Washington à «bombarder Damas et même le palais présidentiel de Bachar el-Assad, indépendamment de la présence sur place de représentants russes».

La France serait prête à frapper la Syrie

La France serait prête à participer à une intervention en Syrie en cas d’utilisation avérée par Damas d’armes chimiques, mais conjointement avec son allié américain, selon le chef d’État-major des armées.

La France pourrait, de concert avec les États-Unis, intervenir en Syrie s’il est prouvé que Damas utilise des armes chimiques, a déclaré le général François Lecointre, chef d’État-major des armées, dans une interview à la radio Europe 1.

«Évidemment, ça se ferait sans doute en lien avec les Américains», a-t-il souligné. «Il y a la marque d’une solidarité avec un allié stratégique essentiel pour la France, et une même vision des choses quant à la situation en Syrie et le dépassement de ces lignes rouges [par les dirigeants syriens]», a ajouté le militaire, sans pour autant donner de détails. «La France a la possibilité de faire les choses en autonomie», a cependant fait remarquer le responsable, selon lequel seul le Président, qui est le chef des armées, peut révéler les détails d’une telle opération.

«Le président Macron n’aurait pas fait ce type de déclaration s’il ne savait pas que nous en avons les moyens», a-t-il indiqué, en référence aux propos d’Emmanuel Macron selon lesquels il y aurait une riposte immédiate de la France en Syrie si la ligne rouge d’utilisation d’armes chimiques était franchie.

Sources : Sputnik et RT