Israël se prépare à la guerre et arme au moins sept groupes rebelles syriens

Israël augmente son soutien militaire aux rebelles sunnites en Syrie, à la suite de tensions à la frontière syrio-israélienne. Au moins sept groupes rebelles peuvent à présent compter sur des armes et des munitions de l’Etat hébreu, a écrit lundi le journal israélien Haaretz. Ces groupes sont principalement implantés sur le plateau du Golan occupé par Israël depuis 1967. Certains de ces groupes seraient liés à la nébuleuse terroriste Al-Qaida .

Le fait que l’armée syrienne a repris l’avantage dans le conflit syrien est mal vu du côté d’Israël. « Le régime de Bachar-el-Assad n’a jamais été un allié et doit ses succès militaires au soutien de la Russie, de la milice chiite libanaise du Hezbollah, qualifiée de terroriste par Tel Aviv, et de l’Iran, qui a menacé à plusieurs reprises de détruire Israël. A la suite des récents développements, l’Iran est « à 20 kilomètres de la frontière avec Israël », selon Haaretz.

D’après Elizabeth Tsurkov, universitaire et membre du think tank « Israeli Forum for Regional Thinking », dont l’enquête sur le terrain est reprise par le célèbre quotidien israélien Haaretz daté du 21 février, Israël soutiendrait désormais directement le groupe armé rebelle de l’Armée syrienne libre (ASL).

«Certains de ces groupes qui ont commencé à recevoir de l’aide d’Israël fin 2017 étaient jusque-là financés par le Military Operations Command, un centre [opérationnel] géré par la CIA», écrit-elle après avoir mené dans le sud de la Syrie des dizaines d’interviews de combattants, d’activistes et de civils. «Jusqu’en 2018, ce centre a versé les salaires de dizaines de milliers de membres du « front sud » de l’ASL en leur fournissant armes et munitions», détaille-t-elle, ajoutant que la décision de Donald Trump en juillet 2017 de mettre un terme à ces aides les avaient laissés dans un état de «besoin désespéré de sources de financement alternatives».

«Toutes mes sources ont confirmé l’identité d’au moins sept groupes [rebelles syriens] qui perçoivent un soutien israélien, à la condition que les groupes ne soient pas nommés», écrit encore Elizabeth Tsurkov, précisant toutefois qu’il s’agissait de formations affiliées à l’Armée syrienne libre. Si cette dernière ne prône pas le djihad, elle a pu s’allier avec des groupes islamistes comme le Front al-Nosra ou Ahrar al-Cham, notamment à Alep, pour combattre les troupes du gouvernement syrien.

Récemment, l’armée de l’air israélienne a effectué des bombardements en Syrie, affirmant viser des positions du Hezbollah libanais et de l’Iran. Un F16 israélien a été abattu par les défenses aériennes syriennes. Les analystes n’excluent toutefois pas que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, confronté à une accumulation d’allégations de fraude et de corruption, mène ainsi une manœuvre de diversion.

Illustration : Netanyahu en visite d’inspection de ses troupes sur les plateaux du Golan syrien occupé