Daesh cherche à faire du continent africain sa nouvelle base

Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a mis en garde contre la menace que représente les terroristes africains et étrangers de retour dans leurs pays respectifs, appelant les Etats membres de l’Union à élaborer une « approche harmonisée » pour y faire face, a-t-on appris lundi à Addis-Abeba auprès d’une commission du CPS.

Cette commission, chargée d’élaborer une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l’extrémisme violent en Afrique, s’apprête à lancer une initiative pour aider les Etats membres à élaborer une « approche harmonisée » pour faire face à la menace des terroristes étrangers et africains de retour dans leurs pays respectifs, a précisé la même source à l’agence algérienne ’APS, en marge du 30e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.

En ce sens, la commission « va accélérer le processus d’élaboration de la liste africaine des personnes, des groupes et des entités impliqués dans des actes terroristes », tel qu’indiqué dans le Plan d’action de l’UA de 2002 sur la prévention et la lutte contre le terrorisme.

Dans le même sillage, une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l’extrémisme violent doit inclure des mesures et des actions énergiques de développement socioéconomique sur l’ensemble du continent, afin d’éliminer certaines conditions sous-jacentes qui nourrissent le fléau du terrorisme, a recommandé la même source.

La commission chargée d’élaborer une approche globale de lutte contre la menace transnationale du terrorisme et de l’extrémisme a en outre relevé que les groupes terroristes en Afrique, qui sont principalement motivés par un agenda local, ont des relais avec des groupes d’autres régions, citant à ce propos « les fusions d’‘AQMI’ (Al Qaida au Maghreb islamique)avec d’autres groupes locaux et la proclamation par ‘Daesh’ (Etat islamique) de certaines provinces de Libye ou du Nigeria ».

Pour la commission du CPS, le groupe terroriste « ‘Daesh’ qui a des ramifications en Afrique, après avoir été chassé d’Irak et de Syrie, cherche à faire du continent sa nouvelle base, notamment au Sahel ».

6000 jihadistes africains

Parmi les 30.000 éléments étrangers ayant combattu dans les rangs de Daesh au Moyen-Orient, près de 6.000 sont Africains. Ce chiffre, sérieusement menaçant a été avancé en décembre dernier à Oran par le Commissaire de l’Union Africaine pour la paix et la sécurité. Le responsable a mis en garde contre l’éventuel retour de ces combattants vers leurs pays respectifs.

« Des rapports font état de la présence de 6.000 combattants africains parmi les 30.000 éléments étrangers ayant rejoint ce groupe terroriste au Moyen-Orient », a déclaré M. Smail Chergui, lors d’une rencontre sur la lutte contre le terrorisme.

« Le retour de ces éléments en Afrique pose de sérieuses menaces sur la sécurité et la stabilité nationales et exige un traitement spécifique et une coopération intense entre les pays africains », a estimé M. Chergui, cité par l’agence de presse APS.

Le commissaire de l’UA pour la paix et la sécurité a appelé les pays concernés à notamment « échanger les renseignements sur les éléments armés regagnant leurs pays respectifs », après leurs défaites en Irak et en Syrie.

Source : APS