France : Attaque terroriste au couteau à Romans-sur-Isère

L’auteur est actuellement au commissariat de Romans-sur-Isère et devait être transféré à l’antenne de la police judiciaire de Valence afin d’être auditionné.

Le Parquet national antiterririste s’est saisi de l’enquête sur l’attaque au couteau qui a fait deux morts et cinq blessés, samedi 4 avril, dans le centre de Romans-sur-Isère (Drôme), en pleine période de confinement lié à l’épidémie de Covid-19.

Armé d’un couteau, l’auteur présumé, qui habitait dans le centre-ville, « s’est rendu dans un bureau de tabac » dont il a attaqué le patron, a indiqué à l’Agence France-presse Marie-Hélène Thoraval, la maire de la commune. « Sa femme est intervenue et a été blessée aussi », a-t-elle déclaré. L’assaillant est par la suite « allé dans un autre commerce, une boucherie, où il s’est emparé d’un nouveau couteau », avant de poursuivre sa mortelle randonnée dans le centre de cette ville de 35 000 habitants.

« Il est entré dans la boutique. Il a pris un couteau, en sautant par-dessus le comptoir, et a planté un client, puis est reparti en courant », relate à l’AFP Ludovic Breyton, le patron de l’établissement. « Ma femme a essayé de porter assistance à la victime, en vain ». L’homme a ensuite poursuivi son mortel périple, attaquant des passants, notamment devant une boulangerie. L’auteur présumé a été interpellé sans résistance très rapidement après les faits, peu après 11 heures.

********

« Tous les ingrédients d’un acte terroriste »

« On ignore pour l’heure les motivations de cette attaque », a indiqué la mairie de Romans dans un communiqué. Selon des témoins cités par la radio France Bleu Drôme Ardèche, l’assaillant aurait crié « Allah Akbar » en se précipitant sur ses victimes.

Lors d’une très brève allocution prononcée sur place, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a déclaré que « ce matin, un homme a engagé un parcours terroriste, tuant deux personnes et en blessant cinq autres ». Mais il a aussitôt repris son propos pour souligner qu’il appartiendrait au Parquet national antiterroriste (PNAT) et « à lui seul » de « se prononcer sur la qualification terroriste ou pas ».

L’auteur présumé s’est présenté comme un réfugié soudanais et dit être né en 1987, a appris l’AFP de source proche de l’enquête. Il n’est pas connu des services de police sous l’identité qu’il a donnée, selon cette même source.

Il aurait demandé aux policiers qui l’ont interpellé qu’on « le tue », selon David Olivier Reverdy, secrétaire national adjoint d’Alliance police nationale. « Tous les ingrédients d’un acte terroriste sont pour nous réunis », a-t-il ajouté sur BFMTV.

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron a assuré que « toute la lumière sera[it] faite sur cet acte odieux qui vient endeuiller notre pays déjà durement éprouvé ces dernières semaines », dans un message publié sur Twitter.

« En pleine crise sanitaire, les attaques au couteau continuent : la barbarie et la lâcheté jusqu’au bout », a tweeté le président LR du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez.