Donald Trump décide d’affamer les palestiniens

Les Etats-Unis ne vont verser qu’un peu moins de la moitié de la contribution qu’ils devaient fournir le 1er janvier à l’agence des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), soit 60 millions de dollars, a déclaré mardi un responsable américain.

Les États-Unis ont retenu le versement de plus de la moitié des 125 millions de dollars d’aide prévue à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Washington estime que d’autres pays doivent davantage contribuer.

Les États-Unis ont envoyé 60 millions de dollars à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) pour qu’elle puisse continuer d’opérer, mais ont retenu le versement de 65 millions supplémentaires, a déclaré un responsable du département d’État.

« Il faut revoir en profondeur la manière dont l’UNRWA fonctionne et son financement », a estimé ce responsable, tandis que Washington demande à d’autres pays de contribuer davantage.

« Il est temps de changer »

Les États-Unis ont adressé mardi 16 janvier une lettre à cette agence confirmant une partie de leur contribution volontaire, censée s’élever au total à 125 millions de dollars.

« Sans cet argent », destiné notamment à payer les salaires dans les écoles et le système de santé en Jordanie, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, « les opérations de l’UNRWA étaient menacées », a expliqué le responsable du département d’État. Pour autant, plus de la moitié de l’enveloppe totale, soit 65 millions de dollars, « vont être retenus » jusqu’à nouvel ordre, a-t-il ajouté.

Ce responsable a rappelé que les États-Unis étaient depuis « des décennies » le plus gros donateur de cette agence, dont les financements provenaient ces dernières années à 30% de Washington. « Comme pour l’ONU en général, il ne faut pas demander aux États-Unis de contribuer de manière disproportionnée », a-t-il insisté, « il est temps de changer ».

« Services vitaux »

Après avoir décidé en décembre de reconnaître Jérusalem occupée comme capitale d’Israël, provoquant la réprobation de la communauté internationale et la colère des Palestiniens, le président Donald Trump avait menacé début janvier de couper l’aide financière américaine à ces derniers s’ils refusaient de discuter avec Washington d’une solution pacifique au conflit.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait fait part mardi, avant l’annonce de la décision américaine concernant l’UNRWA, de sa « grande inquiétude », estimant que la fin des financements américains provoquerait « un problème très très important ». « L’UNRWA n’est pas une institution palestinienne » mais « une institution de l’ONU » et elle « fournit des services vitaux » aux réfugiés, a-t-il insisté, exhortant Washington à confirmer sa contribution.

Les États-Unis aident les Palestiniens de manière bilatérale à hauteur de 319 millions de dollars (chiffre datant de 2016) via leur agence de développement USAID. A cela se sont ajoutés 304 millions de dollars d’assistance versés par Washington aux programmes de l’ONU dans les Territoires palestiniens.

Israël applaudit

Le représentant permanent d’Israël auprès des Nations Unies, Danny Danon, a considéré que le but de la décision de Washington de réduire les aides octroyées à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) était «de diriger les fonds d’aide humanitaire vers le but premier : le bien-être des réfugiés».

C’est ce qui ressort du communiqué publié par l’ambassadeur israélien, dont Anadolu a eu copie.

« L’UNRWA a prouvé à plusieurs reprises que c’est une agence qui abuse des aides humanitaires de la communauté internationale, soutient plutôt la propagande anti-Israël, perpétue la crise des réfugiés palestiniens et incite à la haine», a détaillé le diplomate israélien.

«Rien que l’année dernière, des employés (palestiniens locaux) de l’UNRWA ont été élus pour diriger (le mouvement) Hamas dans la Bande de Gaza, les écoles de l’UNRWA ont nié l’existence d’Israël et ont creusé des tunnels en dessous des installations de l’UNRWA », a-t-il poursuivi.

« Il est temps que cette absurdité cesse et que les fonds humanitaires soient dirigés vers leur but premier : le bien-être des réfugiés », a-t-il renchéri.

L’UNRWA fournit « l’aide, la protection et le soutien à près de 5.3 millions de réfugiés palestiniens, en Jordanie, au Liban, en Syrie et sur les territoires occupés palestiniens », selon le site web de l’office.

Le financement de l’UNRWA se fait par les dons des pays membres à l’ONU. Ses services incluent l’éducation, la santé, le secours, l’infrastructure, l’amélioration des camps, le soutien social, les micro-crédits et la réponse rapide lors des conflits armés.

Le nombre de réfugiés palestiniens dans la Bande de Gaza est estimé à 1.445 million, soit 24.5% de la population des réfugiés.

Les réfugiés palestiniens représentent 65.3% de la population totale.

Selon le Bureau Central Palestinien des Statistiques, le nombre de réfugiés palestiniens est de 5.9 millions enregistrés auprès de l’UNRWA.

Dans un rapport publié le 20 Juin 2017, le Bureau Central Palestinien des Statistiques a indiqué que 66% (environ 957.000 palestiniens arabes) des Palestiniens qui vivaient dans la région historique de Palestine ont été déportés en 1948 (selon les estimations des Nations Unies en 1950).

Avec agences