Détroit d’Ormuz : Les Etats-Unis auraient abattu leur propre drone ?

Le président américain Donald Trump  a affirmé que le navire USS Boxer avait abattu un drone iranien dans le Golfe. Téhéran conteste cette information et se demande si les Américains n’auraient pas visé par erreur un de leurs propres engins militaires.

La partie de poker menteur se poursuit entre l’Iran et les Etats-Unis. Dernier rebondissement en date, après que Donald Trump a annoncé, jeudi 18 juillet, que l’USS Boxer avait abattu un drone iranien lors «d’une action défensive», les forces armées de la République islamique d’Iran ont confirmé ce vendredi 19 juillet que tous les drones dépêchés en mission la veille étaient «bien rentrés» à leur base.

Téhéran conteste et renvoie la balle à Washington

«En dépit des allégations délirantes et sans fondement de Trump, tous les drones [envoyés] dans le golfe Persique et le détroit d’Ormuz, y compris celui auquel pense le président américain, sont biens rentrés à leur base», a expliqué le porte-parole des forces armées, le général de brigade Abdolfazl Shékarchi, repris par l’agence de presse privée Tasnim, se disant liée au ministère de la Défense, parfois décrite comme un organe «semi-officiel» iranien. «Il n’y a eu aucun rapport faisant état d’un affrontement avec l’USS Boxer», a-t-il ajouté.

De passage au siège des Nations unies, à New York, le ministre des affaires étrangères iranien, Javad Zarif, questionné sur le sujet, a pour sa part affirmé n’avoir «aucune information sur la perte d’un drone». Ce 19 juillet, sur Twitter, Abbas Araghchi, adjoint du ministre, a lui aussi démenti la perte de l’appareil. «Nous n’avons perdu aucun drone dans le détroit d’Hormuz ni ailleurs. Je suis inquiet à l’idée que l’USS Boxer ait abattu son propre UAS [UAV ou RPAS] par erreur!», a déclaré le diplomate.

« We have not lost any drone in the Strait of Hormuz nor anywhere else. I am worried that USS Boxer has shot down their own UAS by mistake! »

La zone stratégique du détroit d’Ormuz, par lequel transite une partie importante du brut mondial, est le théâtre depuis plusieurs semaines d’une recrudescence des tensions entre d’une part les Etats-Unis et leurs alliés comme l’Arabie saoudite et de l’autre l’Iran. Le 13 juin dernier, deux pétroliers, dont un japonais, avaient été attaqués en mer d’Oman, alors que le Premier ministre japonais était en visite en Iran. A la suite de l’incident, les deux camps s’étaient mutuellement accusés.

Le 28 juin dernier, l’Iran disait avoir abattu un drone américain qui survolait son espace aérien. Les Etats-Unis s’en étaient défendus assurant que l’appareil se trouvait dans l’espace international mais avaient été contredits par Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité pour la Russie. La république islamique avait décidé de porter plainte devant ce même Conseil de sécurité de l’ONU.

Enfin, ce nouvel incident intervient deux semaines après qu’un tanker iranien, qui croisait au large de Gibraltar, a été arrêté par la police et les douanes du territoire britannique, accompagnées par un détachement de la marine et au lendemain de l’annonce par les Pasdaran de l’arraisonnement d’un «tanker étranger».