Changer le logiciel pour sortir du labyrinthe politique en Tunisie.

Pour essayer de comprendre qui est avec qui, comment ça fonctionne la nomenclature politique et les paradigmes du pouvoir actuel et où va la Tunisie? Il faut changer le logiciel.
Le paradigme politique qui gouverne la Tunisie depuis le 23 octobre 2011, n’est pas un système de gouvernance classique, c’est un paradigme qui prend la forme d’une labyrinthe qui ne mène nulle part. Un non sens. Il est composé des machines politiques désirantes du pouvoir et ses privilèges, mais sans coordination entre elles, ni corrélation avec un intérêt supérieur du peuple et de la nation. Elles fonctionnent d’une manière disjonctive, et ne se mettent en relation que pour partager les postes du pouvoir et ses privilèges.
C’est pour cette raison que le système ne fonctionne localement que par l’intermédiaires des mafieux.
Ils ne répondent de leurs actions qu’à leurs bienfaiteurs étrangers.
Cette machine diabolique continuera à tourner en Tunisie à l’infini. Si en Irak cette machine créatrice de désordre est de l’ordre ethnique, en Libye est assurée avec des milices tribales, en Tunisie est assurée par une sorte de démocratie des boules, une partie de billard, on remettra les mêmes boules à chaque fois et on recommence la partie. Hier c’était ben Jaffar, aujourd’hui BCE et à la minute son successeur le Y.C le commis.
Aucun de ces trois n’ont été un jour des vrais alliés au sens du Politique. Ils sont alliés et redevables chacun d’une manière autonome directement qu’à Washington, Bruxelles , Berlin et Paris. Ghannouchi a pour rôle de tirer la Tunisie vers l’arrière pour déconstruire tous ses acquis de progrès et de modernité, les autres, y compris M.M c’est d’empêcher tout émergence d’une grande force patriote progressiste qui menacerait les intérêts de la géopolitique.
Une géopolitique qui contrôle par elle-même les placements des hommes politiques . Elle usera et abusera des restes de l’ancien régime pour que la Nahda ne tombera jamais, mais sans laisser la Nahda déborder en hégémonie. Ni même lui laisser le monopole de gérer les Daechéens petits-enfants de Ghannouchi.
A bon entendeur, Youssef Chahed a toutes ses chances s’il s’avère nécessaire pour maintenir le statuquo du système en Tunisie. Il se suffit à lui-même, vassale autonome et ne tire pas sa force de Ghannouchi. Ce serait inacceptable de la part de la géopolitique, jalouse du contrôle direct et d’office de ses stratégies, jusqu’au détail de la couleur de la cravate de Ghannouchi.
A bon entendeur la géopolitique hégémonique a encore devant elle des décennies, si ce n’est pas un siècle pour décider sans partage du destin de la Tunisie.
A bon entendeur,encore, celui qui veut changer les choses, il n’a qu’à rassembler les progressistes patriotes dans un large front, pour mieux négocier un autre avenir pour la Tunisie. Sinon la machine labyrinthe va continuer à tourner sans pitié pour les tunisiens et la Tunisie. La règle du jeu à changer n’est pas entre les mains des pantins politiques tunisiens, mais entre les mains de ceux qui ne se plient que devant le changement des rapports de force qui les obligerait à réexaminer leurs stratégies politiques et revoir leurs prétentions sur la Tunisie.

Mohamed Hafayedh