Chahed : la fausse victime

Dans son discours annonciateur de sa candidature pour les présidentielles de 2019, Youssef Chahed se la joue victime de sa propre politique. Il a été très mal conseillé sur ce coup. Il faut dire que l’annonce de sa candidature a été faite dans des conditions de précipitation et et à la dernière minute. Il attendait quoi: plusieurs réponses, rumeurs, mais lui il ne dit rien sur ce report de sa candidature.

« J’ai souffert » « t3ibt mouddet thleth sanawat » est la phrase du discours de Chahed. Il a souffert, selon ses dires de la pesanteur, des vieilles lois, la lourdeur, les freins à ses réformes. Je n’ai rien pu faire parce qu’on ne m’a pas laissé faire. Le même discours de la Troika et de Marzougui « on nous a mis le bâton dans la roue ». Un discours de déculpabilisation, pour défendre un bilan catastrophique, ça ne marchera pas et ça sera contre productif. Chahed doit commencer par changer de conseillers pour commencer.

L’autre mot clé dans son discours est « coupure », « 9ati3a ». Chahed qui a eu trois ans non pas pour faire une coupure mais pour commencer une relance a échoue. Celui qui ne peut pas le moins ne pourra pas le plus. II n a pas pu garder le même taux de croissance, le mime pouvoir d’achat pour la classe moyenne, la même valeur de notre monnaie, le même taux d’endettement.

Essayer de se déculpabiliser, de se victimiser, de faite porter le chapeau à tout un système « manthouma » ne servira à rien. Quand on est premier responsable, on assume. Son bilan le plombe. Personne ne pariera sur un cheval perdant. Chahed aura besoin d’une longue traversée du désert. Il a le temps, son passage au gouvernement lui servira d’expérience. Son jeune age joue en sa faveur. Pour 2019, c’est cuit. BCE a pris sa revanche dans sa tombe. On ne vend pas la peau de l’ourse même après l’avoir tué. BCE l’ a composé, il l’a décomposé.

Tahar Labbassi