Burkina Faso : attaque djihadiste meurtrière contre une église protestante

Dimanche 1er décembre, 14 fidèles, dont des enfants, ont été tués lors de l’attaque d’une église protestante à Hantoukoura, dans l’est du Burkina Faso. Les attaques djihadistes menées contre les lieux de cultes se sont multipliées récemment.

«Une église protestante de Hantoukoura, dans le département de Foutouri, frontalière du Niger, province de la Komondjarie, a été victime d’une attaque meurtrière perpétrée par des hommes armés non identifiés», a annoncé le 1er décembre le gouvernorat de la région burkinabé de Fada N’Gourma dans un communiqué.

«Cette attaque a malheureusement occasionné 14 morts et de nombreux blessés», ajoutent les autorités dans ce communiqué. Cette attaque, «signalée aux environs de 12h» le 1er décembre, a été perpétrée par une «dizaine d’individus lourdement armés», qui «ont exécuté froidement les fidèles, dont le pasteur de l’église et des enfants», selon une source sécuritaire citée par l’AFP.

Une seconde source sécuritaire a également mentionné un bilan de «14 morts, tous de sexe masculin». Une «opération de ratissage» a été lancée par le groupement militaire de Foutouri, afin de retrouver les «traces des assaillants» qui se sont «enfuis à bord de motocyclettes», selon cette même source.

Multiplication des attaques contre les chrétiens

Les attaques, attribuées à des groupes djihadistes, contre des églises ou des religieux chrétiens se sont multipliées récemment au Burkina Faso, pays sahélien pauvre d’Afrique de l’Ouest. En effet, une autre attaque a eu lieu la veille, le 30 novembre, vers 22h, à l’ouest du pays, à la frontière ivoirienne. «Des individus armés ont attaqué le poste frontalier de Yendéré», faisant «deux blessés parmi les passagers d’un car de transport en commun», a indiqué à l’AFP une source parmi les milieux de la sécurité. «Les assaillants, environ une vingtaine lourdement armés, ont incendié un véhicule et emporté plusieurs motocyclettes», a précisé une source policière. Un ratissage a été mené après cette attaque et les assaillants se sont «dispersés dans la forêt».

Yendéré, située à une vingtaine de km de Niangoloko, poste frontière principal entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, a déjà été la cible de deux attaques, dont une qui avait fait trois morts en avril dernier.

Le 26 mai, quatre fidèles avaient perdu la vie lors d’une attaque contre une église catholique à Toulfé, localité du nord du pays. Peu avant, le 13 mai, quatre catholiques avaient été tués froidement lors d’une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, toujours dans le nord. La veille, six personnes dont un prêtre avaient été tués lors d’une attaque pendant la messe dans une église catholique à Dablo, une commune de la province du Sanmatenga, dans le nord du pays.

Le 29 avril, six personnes avaient également perdu la vie lors de l’attaque de l’église protestante de Silgadji, dans le nord. À la mi-mars, l’abbé Joël Yougbaré, curé de Djibo dans le nord du pays, avait, lui, été enlevé par des individus armés. Le 15 février, le père César Fernandez, missionnaire salésien d’origine espagnole, avait été tué dans le centre du Burkina. Plusieurs imams ont également été assassinés par les djihadistes dans le nord du Burkina depuis le début des attaques, il y a maintenant quatre ans.

Au total, les attaques attribuées à une douzaine de groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et l’organisation Etat islamique au grand Sahara (EIGS), ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500 000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU. L’armée, la police et la gendarmerie de ce pays du Burkina peinent à enrayer les attaques djihadistes, qui se sont intensifiées en 2019 jusqu’à devenir quasi quotidiennes. En novembre, les forces de défense et de sécurité ont annoncé avoir tué 56 djihadistes lors de plusieurs opérations.

Avec agences