Beya , le miracle de la vie à l’hôpital Aziza Othmana !

Hier soir, dans une kasbah silencieuse, plombée par la canicule, désertée par ses fonctionnaires, où rode, ennuyé, quelque policier qui fait le pas place du gouvernement, se réalisait un miracle de la vie juste à coté, derrière les murs clos de l’unité de procréation médicalement assistée de l’hôpital Aziza Othmana, . Beya naissait. Elle poussait un cri miracle suite à l’air du savoir et du génie de la Tunisie qui s’engouffrait, pour la première fois, dans les poumons de Lella Beya. Un cri qui sonnait comme un hymne à la tunisianité pour toute cette équipe d’illustres compétences, émues jusqu’aux larmes qui embuaient leurs yeux rougis à la fois de fatigue, de fierté contenue, de modestie et de dépit pour ce secteur public de la santé que nos politiciens inconscients, s’évertuent à négliger.

Hier soir , quand la Tunisie, jouissive , festoyait à Carthage, dansait et chantonnait, la Tunisie des lumières poussait un cri de vie, le cri de Lella Beya fruit d’un travail de quelques années à bien récolter les nombreux ovocytes d’une mère, qu’on conditionne jalousement, , garde soigneusement congelés, puis quand la mère et son utérus sont prêts à réceptionner, savoir leur implanter la vie et le loger pour donner vie à Beya qui n’aurait pas pu être Beya si nos compétences n’avaient pas appris , à la manière des grands de ce monde, de conserver des ovocytes dévitrifiés par cryoconservation, opération extrêmement difficile du ressort des grands de ce monde. Une première dans le monde arabo musulman hanté encore par la ro9ya char3ya et ces hurluberlus de barbus, jelbabs soulevés qui s’éveillent à traîner leurs savates , crachotant, pour aller faire leurs ablutions en prélude à leur salat de l’aube, indifférents à tout ce qui se passe ici bàs, la cervelle figée et dédiée à la mort, à l’après mort, à l’au-delà .

Hier soir, quand la Tunisie des prieurs déchirait le silence de la fin de nuit rappelant dans une cacophonie indescriptible que la salat est meilleure que le sommeil, la Tunisie des sciences et toute l’équipe du Pr Ghaya Merdassi pharmacienne biologiste spécialiste en cytogénétique et biologie de la reproduction (Secrétaires,Techniciennes, Résidents , sages-femmes infirmières et ouvrières) qui n’avait  pratiquement pas dormi pendant deux ans, réalisa une première en Tunisie et fêtait la naissance, la vie , la procréation ,réparait ses accidents et ses défaillances, puis se quittait sereine à rentrer chez elle , pour aller se reposer, sous le regard des fêtards éjectés des bars et des nights clubs , qui fêtaient encore la victoire de l’Algérie à la CAN.

Hier soir quand ces politiciens dormaient, ronflaient et pétaient, le secteur public de la santé, délaissé, s’ébrouait, s’étirait et se réveillait doucement pour d’autres difficultés mais pour tant d’autres compétences qui prenaient la relève et tant d’autres exploits de vie, tant d’autres implantations de vies.

Essoussi Kamel

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Aujourd’hui est un grand jour dans ma carrière de biologiste : Une grande première à l’unité de procréation médicalement assistée de l’hôpital Aziza othmana et pour la première fois en Tunisie l’aboutissement d’une grossesse d’ICSI issu d’ovocyte dévitrifié donnant naissance à la petite Baya 3kg30 et en bonne santé.
Cette naissance est le fruit de plusieurs années de travail et surtout de la collaboration très étroite cliniciens-biologistes.
Je remercie toute mon équipe de PMA (Secrétaires,Techniciennes, Résidents , sages-femmes infirmières et ouvrières) ainsi que tout le personnel du service de gynécologie obstétrique qui ont contribué à cette réussite et à leur tête Dr Zhioua, qui a réalisé le transfert embryonnaire en main de maître.
C’est une première qui marquera ma vie professionnelle, une première que je partage avec ma collègue Dr khadija Kacem, sans oublier un clin d’œil à notre ami Dr Mohamed Khrouf avec qui j’ai démarré sous la direction de Dr Fethi zhioua et Dr Amel Zhioua le programme de préservation de la fertilité en 2015 . Merci à tous d’avoir participé avec moi à concrétiser ce rêve , l’avenir est aux avancées en PMA j’espère vivre encore beaucoup de réussites aussi motivante.Vive l’hôpital public.

Pr Ghaya Merdassi pharmacienne biologiste spécialiste en cytogénétique et biologie de la reproduction.