Ben Ali est mort!

Que ceux qui se lamentent sur son départ, ceux qui regrettent ses beaux jours ou ceux qui expliquent leurs échecs par son passage à tête de la Tunisie le sachent une fois pour toute: Ben Ali est mort depuis 7 ans et il ne reviendra plus jamais.
Alors, on a le choix entre se prendre en charge et avancer ou se laisser aller et accepter d’être possédé et manipulé!
Après 7 ans de sa disparition, il devient incongru, imbécile, inefficace de faire porter à Ben Ali la responsabilité de notre immaturité politique, irresponsabilité quotidienne et incompétence chronique.
Ceux qui continuent à mâcher du Ben Ali ont un problème d’intelligence et de réflexion et manquent de courage pour créer, inventer, proposer, dessiner et construire.
Ben Ali est l’argument facile pour expliquer l’incompétence des uns et l’aliénation des autres. Il est temps de retrousser ses manches et de descendre dans l’arène du civisme, de la civilisation et du progrès et de cesser de pleurer un passé décomposé et une gloire ou déception éphémères.
Ben Ali est mort et beaucoup de consciences le sont aussi. Que celles qui sont encore en vie se rebiffent et redressent la tête, qu’elles traces le chemin du progrès en regardant l’avenir et en apprivoisant le destin et qu’elles proposent un modèle d’épanouissement et de jouissance politico-social digne des grands pays et des grandes civilisation.
Bonne journée!
!..AH..!
Ali Gannoun

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Ce matin , j’ai espéré un autre coup de fil

Un jour comme celui-ci , le téléphone avait sonné assez tôt. Mal réveillée , la voix exaltée d’un ami m’annonça la destitution de Bourguiba. J’avoue que j’en avais pleuré. De chagrin. Une belle époque s’en était allée. Mes plus beaux souvenirs. Un air de légèreté comme un songe d’une nuit d’été. Toutes ses réalisations et tout l’amour qu’il nous portait. La Tunisienne qui évoluait , majestueuse , dans la vie. Grâce à lui. Le prestige de l’État. Grâce à lui. Ses prises de positions. Ses discours inoubliables et sa verve inimitable. Toute une vie nonchalante , insouciante , joyeuse envolée ! Et puis , la raison l’emporta. Le pays glissait vers un gouffre profond et Ben Ali , Zein el Ârab comme le surnommait Yesser Ârafat , était l’homme idoine pour sauver la patrie.
Ce matin , j’ai espéré un autre coup de fil m’apprenant une nouvelle similaire. Et je n’aurais ressenti aucun chagrin. Du soulagement ! Enfin , le pays , véritablement dans un gouffre , débarrassé de ses khwemjias de tous bords et de tous ses opportunistes , et un homme de poigne surgissant de nulle part ou alors le peuple criant sa colère. Et son ras-le-bol !
Sissi a bien mis en cage les frères musulmans qui étaient au pouvoir et faisaient planer sur le pays des Pharaons l’air lugubre de la désolation , de la peur et de la mort !

Mounira Aouadi