Aziz Majoul commente la déclaration de son père au sujet de Mehdi Jomâa

Mon nom et photos ont été partagés par de nombreuses pages. Ces photos sont issues d’une conférence que j’avais faite lors de mon deuxième semestre à Harvard, sur la Tunisie. Autour de ma tête, un cercle rouge, dessiné par ceux qui visent autre chose. Viser le fils, pour attaquer une opinion du père, pourquoi pas.
Qu’a dit mon père? En interview à midi show, il explique pourquoi des compétences peuvent être une opportunité et non une menace pour un pays et ses partis. Et il citera l’exemple de Hedi Nouira, et ce n’est pas la première fois. Il citera l’exemple de MKN, et ce n’est pas la première fois. Il citera l’exemple du gouvernement Beji Caied Essebsi de 2011 et ce n’est pas la première fois non plus.
Il citera meme Youssef Chahed. Il citera aussi le gouvernement de technocrates de 2014 dirige par Mehdi Jomaa. Et de la, certains ont fait s’emballer la toile: « il dit du bien du bilan Mehdi Jomaa car son fils est un dirigeant se son parti ». Pourtant je n’y ai plus aucune fonction dirigeante depuis quelques mois. « Son fils est une compétence donc il veut le placer dans un futur gouvernement »
Avec cette logique, il aurait donc cité Hedi Nouira car j’aurais été dans son cabinet (n’essayez pas de trouver de photos j’étais pas né), ou dans le conseil d’administration de la banque centrale sous MKN (non plus :), ou dans le gov de 2011, ni même dans celui de 2014…
L’argument bien entendu ne tient pas, et ceux qui le propagent n’y croient pas non plus, il ne vise qu’à déplacer le débat, et essaie de décrédibiliser une opinion, et vu tout ce qui est fait pour la décrédibiliser, on constate que le terme compétence dérange aujourd’hui.
Ce propos sur les compétences, en tout cas de ce que j’en comprends, n’était pas une invitation au retour de qui que ce soit, bien au contraire, ni une attaque, ni un soutien politique, mais simplement un constat historique envers des résultats relativement positifs, permis par une gestion relativement compétente, partisane parfois, non partisane d’autres fois. Ces propos étaient aussi une démonstration qu’une situation n’est jamais désespérée, que la Tunisie regorge de talents, et qu’en les mettant à contribution, la Tunisie, ses partis, sa société civile, et surtout son peuple, seront gagnants. C’est une opinion, on peut y adhérer ou pas, partiellement ou en totalité, et c’est la sienne.
Ce qu’il y a de regrettable néanmoins, c’est qu’aujourd’hui, certains pensent qu’une opinion est forcément liée à un intérêt étroit, personnel ou familial. Et beaucoup trop se précipitent pour faire des conclusions hâtives, sans s’informer, et les véhiculent avec conviction. Lorsque l’on explique une position forcément par un intérêt étroit, que l’on entoure d’un cercle rouge le fils de quelqu’un qu’on vise pour une opinion, et que ce qui est censé informer est utilisé pour desinformer, cela démontre quelque chose de plus profond: une crise morale.

Aziz Majoul

N.B : 1/ Aziz Majoul est membre fondateur du parti Al badil ettounsi de Mehdi Jomâa ; il a été chargé de la communication et des jeunes.

2/ Nous avons évité de publier la photo dont parle Aziz qui circule sur les réseaux sociaux et nous avons préféré la photo de Aziz ( en haut de page ) où on le voit à la tribune du parti Al Badil ettounsi