Au moins 22 soldats turcs tués dans une attaque de l’armée syrienne à Idlib

Selon l’agence turque « Anadolu », 22 soldats turcs ont trouvé la mort et des dizaines de blessés dans une frappe aérienne de l’armée syrienne dans la région d’Idleb. Dans le même temps, la présidence turque a annoncé la tenue d’un conseil de sécurité extraordinaire sur la Syrie.

22 soldats turcs ont été tués ce jeudi 27 février dans des frappes aériennes de l’armée syrienne dans la province d’Idleb selon l’agence de presse « Anadolu » qui cite, Rahmi Dogan, le gouverneur de la province de Hatay, une province turque limitrophe de la Syrie. Selon cette même source, plusieurs militaires ont par ailleurs été grièvement blessés et rapatriés pour être hospitalisés. Un précédent bilan faisait état de neuf soldats tués.

Le gouverneur a ajouté que plusieurs autres soldats ont été blessés à Idleb, dont certains sont dans un état critique.

Dogan a fait savoir que le dernier bilan de l’attaque de l’armée syrienne fait état de « 22 soldats turcs martyrs »

Tous ont été transférés dans les hôpitaux en Turquie et sont pris en charge, a-t-il assuré, invitant la population locale à ne pas se ruer dans les hôpitaux pour réaliser des dons de sang : « ce n’est pas nécessaire », a-t-il garanti.

Mise à jour : le nombre de soldats turcs tués s’élève à 33 et des blessés encore en état critique 

Dans la foulée de cette première annonce, la présidence turque a annoncé que Recep Tayyip Erdogan avait convoqué un conseil de sécurité extraordinaire sur la Syrie, auquel ont participé notamment le ministre de la Défense, le chef de l’armée ainsi que le patron des services secrets.

Ce nouveau regain de tensions intervient alors que la situation sécuritaire est déjà délétère dans la province d’Idleb. Des combats meurtriers entre forces du gouvernement syrien et militaires turcs ont lieu depuis début février, où Ankara est accusée de soutenir les groupes djihadistes et a renforcé ses positions militaires.

En face, Damas clame sa volonté de poursuivre sa progression pour reprendre la dernière région qui échappe à son contrôle et où elle a lancé une offensive avec l’aide des raids aériens de son allié russe. La Syrie a en outre accusé le président turc d’être «déconnecté de la réalité». «Le chef du régime turc fait des déclarations vides, creuses et ignobles ne pouvant provenir que d’une personne déconnectée de la réalité», avait notamment déploré une source au sein du ministère syrien des Affaires étrangères citée par l’agence Sana.

Afin d’arrêter les combats et la crise humanitaire en cours, les présidents turc, russe, français ainsi que la chancelière allemande ont convenu de se réunir le 5 mars à l’occasion d’un sommet sur la Syrie qui portera notamment sur la situation à Idleb.

Pour autant, les différends entre Ankara et Moscou risquent de compromettre la réussite de ce sommet. Ce même 27 février, le ministère russe de la Défense a accusé la Turquie d’appuyer militairement «groupes armés illégaux» et ainsi estimé qu’Ankara violait les accords de Sotchi.