Attaque d’Orly : l’association “Union pour la Tunisie” dénonce le communiqué de la FTH

UNIT tunisie franceSuite à l’attaque contre des militaires à l’aéroport d’Orly qui a été commise par Ziyed Ben Belgacem, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer la médiatisation de l’origine tunisienne de l’assaillant, et notamment celle de la Fédération Tunisienne des Hôteliers ( FTH ), qui a publié un communiqué pour dénoncer la stigmatisation de la Tunisie par les médias occidentaux statuant que Ziyed Ben Belgacem était “100% made in France” et sans rapports avec la Tunisie.

L’association Union pour la Tunisie basée à paris, vient de publier un communiqué en réponse à la FTH, dénonçant un communiqué qui “relève d’une antienne particulièrement prégnante” qui stigmatise particulièrement les binationaux franco-tunisiens et plus généralement tous les tunisiens résidents à l’étranger.

Communiqué de l’association “Uni*T”:

C’est avec stupeur que nous avons pris connaissance du communiqué de la Fédération Tunisienne des Hôteliers faisant suite à l’implication d’un binational franco-tunisien dans une attaque contre des militaires à l’aéroport d’Orly. Nonobstant le fait que nous ne connaissions pas, ce syndicat professionnel, d’expertise particulière en analyse politique, il demeure que le communique de la FTH relève d’une antienne particulièrement prégnante au sein de toute une catégorie de nos compatriotes.

Un criminel doit être poursuivi, jugé et condamné pour les actes qu’il a commis individuellement sans mettre en cause un collectif plus large auquel il serait associé par la naissance, la culture ou la communauté de vie ou simplement les hasards du destin. C’est pourquoi il est tout à fait juste de condamner le fait que les médias mettent en avant les origines de celui-ci.

Pour autant, il n’en reste pas moins que la FTH se contredit lamentablement en se permettant, elle, d’insister sur le fait que l’individu mis en cause dans cette attaque serait avant tout « 100% made in France à la recherche d’une origine tunisienne » et de conclure plus loin qu’il est « citoyen français, né en France, emprisonné en France, suivi par la police française ».

Les Tunisiens Résidents à l’Etranger et plus particulièrement les binationaux subissent donc à la fois, d’une part, les anathèmes et les suspicions des extrêmes droites européennes qui les considèrent comme déloyaux et inintégrables et, d’autre part, le mépris et le déni d’une partie importante de la société tunisienne enfermée dans une idée étriquée de l’identité.

L’association UniT considère quant à elle que les identités, complexes, diverses et multiples ne sauraient tomber sous le coup du discours normatif d’une frange de la société tunisienne qui ne peut appréhender la complexité d’une double appartenance; d’une frange de la population toujours prompte à réclamer la solidarité des TRE en des temps plus sereins. A l’inverse, nous estimons que notre capacité à agir tous ensemble malgré nos différences est un enjeu capital de la révolution et de l’effacement définitif de cette culture de la dictature qui consiste à confisquer la parole du peuple. Nul ne doute que cet enjeu dépasse de très loin les intérêts d’affaires des seuls hôteliers.

Le défi, quant à lui, est double : défendre les tunisiens à l’étranger comme étant tunisiens à part entière et totalement insérés dans leur espace de vie à l’étranger, sans dénier telle ou telle composante de leur identité. Et forcément, avec plus d’un million de Tunisien vivant hors de Tunisie, nous avons des concitoyens qui guérissent le cancer, d‘autres qui sont députés et d’autres, hélas, qui sombrent dans la délinquance et l’action violente. A ce titre, ce défi exige une lignée éthique claire. Si celle-ci reste à construire, elle ne s‘établira pas à coup de déni.

Source : Tunisiens de France