Arrêtez de poursuivre la politique de « vendre le singe et se moquer de son acheteur »

Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé ce mercredi le versement d’une enveloppe de 247 millions de dollars (environ 730 millions de dinars) au profit de la Tunisie, ce qui représente la sixième tranche du mécanisme élargi de crédit, rapporte l’agence Reuters, citant le ministre chargé des grandes réformes Taoufik Rajhi.

Le total des tranches décaissées, depuis 2016, jusqu’à ce jour, a atteint environ 1,6 milliard de dollars (4,7 milliards de dinars), précise l’agence.

Le FMI avait approuvé, fin septembre 2018, le versement, à la Tunisie, de la cinquième tranche du programme de prêt, d’une valeur de 245 millions de dollars. Pour rappel, la Tunisie avait conclu, en décembre 2016, un accord avec le FMI concernant un programme de prêts d’environ 2,9 milliards de dollars sur quatre ans, à même d’assurer la relance de son économie.

Le programme de prêts est lié à la poursuite par la Tunisie des réformes économiques visant à maîtriser son déficit. Les réformes structurelles prévues par l’accord entre la Tunisie et le FMI portent principalement sur l’amélioration de la gouvernance, du climat des affaires, des institutions budgétaires et du secteur financier.

Commentaire de notre ami Taoufik Rajhi.

Approbation de la sixième revue du programme économique et financier par le CA du FMI a l’instant et à l’unanimité. Un vote de confiance pour la politique de régulation conjoncturelle et stabilisation macroéconomique dans une conjoncture économique internationale difficile et conditions nationales de réformes quasi- inexistantes. Nous avons pu convaincre de nos choix en matière de politique budgétaire( augmentation des salaires, financement des caisses, subvention énergétiques..). Nous avons ajouté et renforcer la composante sociale du programme économique et l’accommoder avec les contraintes budgétaires. Nous continuons de diverger avec l’équipe du Fonds quant à la politique de change et nous l’avons fait savoir à plusieurs reprises. Stabiliser le taux de change relève chez nous de la politique structurelle sectorielle que de la régulation conjoncturelle. Beaucoup de travail reste a faire…La Tunisie ne s’en sortira de ce marasme économique que lorsque les principaux acteurs de la vie publique arrêtent de poursuivre la politique de « vendre le singe et se moquer de son acheteur » ou celle de « assassiner la personne et marcher dans ses funérailles ».