Après onze années , l’algérienne Hayet Medjebar décide de se libérer du hijab

Beaucoup d’intérêt se manifeste à travers des commentaires, de messages privés, d’appels suite à ma décision de ôter le khimar. Entre des oui et des non, merci de vos mots encourageants et positifs, merci aussi de vos critiques que je prend toujours dans un sens constructif positif. Merci de votre intérêt.

Le soutien des amis est très important. Celui de la famille l’est autant plus : quand tes parents t’acceptent tel que tu es, respectent tes choix et décisions sans contrainte aucune, ceci est d’un confort énorme. Les miens ont respecté ma décision de le ôter tel qu’ils avaient, onze ans auparavant, alors que je n’avais que seize ans à peine, ma décision de le porter, et dans les deux cas ils ne m’ont jamais épargné de conseils et de présence morale et physique.

Je lis quelque part pour des filles qui veulent faire autant mais quelque chose reste clocher quelque part. Mes portes vous sont toujours ouvertes pour partager mon expérience avec vous. Loin de vouloir créer la polémique, loin de vouloir imposer mes idées ; ce qui doit se dire doit être dit, et il le sera.Commencez par vous libérer l’esprit, lisez, nourrissez-vous de la lumière du savoir et de la liberté spirituelle, construisez votre fore qui va vous protéger de leur mal… c’est ça le vrai hijab, le savoir, avoir des principes et une base assez forte, assez solide, pour imposer le respect, non le demander, le respect de sa personne, de son esprit, et de son corps. Ce hijab, le vrai, je le construit encore et je me réjouis quand je vois ces sales langues baisser les yeux quand je les croise ; ils n’ont même pas l’audace de me parler en face, qu’ils parlent derrière mon dos, ça ne me fera que du bien.

Retenez bien ceci : le chemin vers la liberté commence par libérer son esprit. Ôter mon khimar est la cerise sur le gâteau, c’est ce qui m’a rendu la chose très facile, contrairement à ce que beaucoup de filles croient. C’est un combat qui ne cesse jamais, hélas, du moment que le fanatique ne cesse de semer ses graines.

Cette photo ( à gauche ) a été prise sans que je le sache par mon ami Nabil Chebli , j’étais en train de lire dans les traits d’une dame qui me rappelait ce que j’étais, surtout durant l’université.

Mes respects.

Hayet Medjebar, Ingénieur géologue : le 8 septembre 2018