Algérie : un second premier ministre incarcéré pour corruption

L’ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal a comparu, ce jeudi matin, devant le juge d’instruction près la Cour suprême à Alger, pour être entendu dans le cadre d’une enquête dans des affaires de corruption, rapporte l’agence APS

L’ancien premier ministre algérien Abdelmalek Sellal a été placé en détention provisoire jeudi 13 juin à la demande de la Cour suprême, selon la télévision publique algérienne, pour des soupçons de « corruption », alors qu’il avait été présenté devant un juge quelques heures plus tôt.Il devrait être conduit à la prison d’El Harrach en attendant son procès dont la date sera annoncée prochainement.

Premier ministre de 2012 à 2017, Abdelmalek Sellal était l’un des alliés les plus proches de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. Il figure parmi les 12 anciens ministres et préfets dont le Parquet d’Alger a annoncé avoir transmis les dossiers fin mai à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes visant Ali Haddad, ancien chef de la principale organisation patronale du pays et PDG du groupe n°1 privé des travaux publics en Algérie, notamment pour des faits présumés de corruption.

L’incarcération de Abdelmalek Sellal, qui a également occupé le poste de ministre des Ressources en eau, était prévisible, considérant les chefs d’accusation retenus contre lui. Ces derniers ont été distillés depuis le déclenchement du mouvement populaire en février, particulièrement depuis que sa discussion avec l’oligarque Ali Haddad a été rendue publique.

Le juge d’instruction près la Cour suprême avait ordonné, mercredi 12 juin, le placement de l’ex Premier ministre Ahmed Ouyahia en détention provisoire à la prison d’El Harrach après avoir été entendu dans des affaires concernant la dilapidation des deniers publics, d’abus de fonction et d’octroi d’indus privilèges.

Le juge d’instruction a également ordonné le placement sous contrôle judiciaire de l’ex ministre des Travaux publics, Abdelghani Zaâlane après avoir été auditionné dans des affaires liées à la corruption.

L’ancien ministre des Travaux publics, Amara Ben Younès devrait lui aussi être entendu, ce jeudi.

Pour rappel, le Parquet général près la Cour d’Alger avait transmis, fin mai écoulé, au Procureur général près la Cour suprême, le dossier d’enquête préliminaire instruite par la police judiciaire de la gendarmerie nationale d’Alger, pour des faits à caractère pénal, à l’encontre des nommés: Zaalane Abdelghani, Tou Amar, Talaï Boudjemaa, Benyounes Amara, Djoudi Karim, Bouazgui Abdelkader, Ghoul Amar , Bouchouareb Abdesslam, Zoukh abdelkader, Khanfar Mohamed Djamel, Sellal Abdelmalek et Ouyahia Ahmed », et ce, en application des dispositions de l’article 573 du code de procédure pénale.

« En raison de leurs fonctions au moment des faits, les susnommés bénéficient de la règle du privilège de juridiction consacrée par le texte de loi suscité », a précisé le Parquet général.

Source : APS et agences