Affaire Khashoggi: Washington sanctionne 17 Saoudiens, dont le consul général en Turquie

Jamal Khashoggi a été drogué puis démembré par cinq responsables saoudiens, selon le procureur général de Riyad. Le parquet saoudien a requis la peine de mort à leur encontre. Il a mis totalement hors de cause le prince héritier Mohammed ben Salmane.

En lien avec l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, Washington a imposé ce jeudi un régime de sanctions à 17 responsables saoudiens, dont le consul général du royaume en Turquie, a annoncé le Département du Trésor des États-Unis.

Les États-Unis ont infligé des sanctions à 17 Saoudiens et ce en lien avec l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Ces mesures ont été introduites dans le cadre de la loi «Global Magnitsky Act», qui est une liste de personnes violant, selon les autorités américaines, le droits de l’Homme. Le document ad hoc a été publié sur le site Web du Département du Trésor des États-Unis.

D’après ces informations, Saoud al-Qahtani, ancien conseiller du prince héritier, et Mohammad al-Otaibi, consul général du royaume en Turquie, figurent sur la liste des personnes visées par les sanctions.
La porte-parole du département d’État Heather Nauert avait plus tôt déclaré que Washington prendrait d’autres mesures qu’il jugerait opportunes à l’encontre de Riyad.

Ryad reconnait 

Le chef du groupe qui devait ramener Jamal Khashoggi en Arabie saoudite avait ordonné de tuer le journaliste en cas d’échec de l’opération, a déclaré le procureur général d’Arabie saoudite lors d’un point presse.

«Le chef du groupe chargé de convaincre Khashoggi de rentrer en Arabie saoudite a donné l’ordre de le tuer en cas de refus de sa part», a annoncé le procureur général saoudien.

Le parquet saoudien accuse 11 personnes d’être impliquées dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, à Istanbul, rapporte l’agence Associated Press. Le bureau du procureur requiert la peine de mort pour cinq d’entre elles. Selon le procureur général, le journaliste a été drogué puis démembré dans le consulat de son pays à Istanbul.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a déclaré une nouvelle fois que l’Arabie saoudite considérait l’assassinat du journaliste comme une grave erreur.

Le 20 octobre, soit plus de deux semaines après l’assassinat du journaliste, Riyad reconnaissait officiellement que Jamal Khashoggi avait été tué à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul, prétextant une rixe à coups de poing qui avait mal tourné. Le lendemain, un haut responsable du gouvernement saoudien affirmait que le journaliste était décédé des suites d’«erreurs» commises par l’équipe chargée de «négocier» son retour en Arabie saoudite. Cette même source assurait que le journaliste avait été malencontreusement tué par un «étouffement» censé l’empêcher d’élever la voix au cours de son entrevue.Plus d’un mois après sa mort, son corps n’a toujours pas été retrouvé. Les autorités saoudiennes démentent avoir ordonné son assassinat .

La Turquie mène sa propre enquête sur cet assassinat. Le 31 octobre, le procureur général d’Istanbul a annoncé que, dès son arrivée au consulat, Jamal Khashoggi avait été tué par strangulation, son corps ayant par la suite été démembré. Il a souligné le caractère prémédité de ce crime, élément qu’avait donné le parquet saoudien le 25 octobre.

Le journaliste , proche de la confrérie des Frères musulmans , s’était exilé en 2017 aux États-Unis et publiait régulièrement dans le journal The Washington Post des tribunes critiques envers l’héritier du trône saoudien, le prince Mohammed ben Salmane Al Saoud.