Jérusalem : l’Assemblée générale de l’ONU condamne à une large majorité la décision de Trump

Le président américain Donald Trump avait officialisé le 6 décembre la reconnaissance de Jérusalem occupée comme capitale israélienne. Ce jeudi 21 décembre, l’Assemblée générale des Nations Unies a condamné à une large majorité la décision américaine.

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi 21 décembre à une large majorité une résolution condamnant la reconnaissance par Washington de Jérusalem occupée comme capitale d’Israël.

Sur les 193 pays membres de l’organisation internationale, 128 ont voté pour cette résolution et neuf contre. 35 pays ont décidé de s’abstenir lors d’un scrutin que le président américain, Donald Trump, avait promis de scruter de près, menaçant de représailles financières ceux qui soutiendraient le texte.

Tous les membres permanents du Conseil de sécurité, à l’exception des Etats-Unis, se sont prononcés pour l’adoption du document. Les neuf opposants à cette résolution sont les Etats-Unis, Israël, le Guatemala, le Honduras, les Iles Marshall, la Micronésie, le Nauru, le Palau et le Togo. L’Argentine, le Bénin, le Canada, la Croatie, la Lettonie, le Mexique, la Roumanie et d’autres pays encore ont décidé de s’abstenir. 21 pays n’ont pris part au vote, n’exprimant aucune attitude à l’égard du projet de résolution. Parmi eux, la Géorgie, l’Ukraine, la Mongolie, la Moldavie et la Zambie.

Selon le porte-parole du Président palestinien Mahmoud Abbas, Nabil Abou Rdainah, le «vote est une victoire pour la Palestine»: «Nous allons poursuivre nos efforts aux Nations unies et dans tous les forums internationaux pour mettre fin à cette occupation et pour créer notre Etat palestinien avec Jérusalem-Est pour capitale», a-t-il déclaré.

Selon le document, «toutes les décisions ou actions qui prévoient un changement du caractère, du statut ou de la composition démographique de la ville sainte de Jérusalem, n’ont aucune valeur juridique, sont invalides et doivent être annulées». La résolution exige qu’«aucun pays» «n’accepte aucune mesure ou action qui va à l’encontre des résolutions» du Conseil de Sécurité des Nations unies.

Nabil Abu Rdainah, porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a déclaré que le vote était «une victoire pour la Palestine». «Cette décision réaffirme que la juste cause des Palestiniens bénéficie du soutien du droit international […] Nous poursuivrons nos efforts avec les Nations unies et dans tous les forums internationaux pour mettre fin à l’occupation [israélienne] et établir notre Etat palestinien avec Jérusalem-Est comme capitale», s’est satisfait Nabil Abu Rdainah. Israël a occupé puis annexé Jérusalem-Est, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de l’Etat auquel ils aspirent. L’ONU n’a jamais reconnu cette annexion.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté cette résolution, martelant que «Jérusalem était toujours et sera la capitale de notre pays».

Premier à s’exprimer lors de l’Assemblée générale, avant le vote, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a souligné que seule une solution à deux Etats avec un retour aux frontières de 1967 [frontières internationalement reconnues par l’ONU mais remises en cause par des annexions israéliennes] peuvent être une base pour une paix durable entre Israël et la Palestine. «La décision récente d’un Etat membre de l’ONU [les Etats-Unis] de reconnaître Jérusalem comme le capital d’Israël viole le droit international, y compris toutes les pertinentes résolutions de L’ONU. Cette décision est une attaque scandaleuse contre toutes les valeurs universelles», a ajouté le ministre turc.

Avant cette réunion, Nikki Haley, ambassadrice américaine à l’ONU, avait déjà averti des conséquences d’un tel vote : «Quand nous faisons des contributions généreuses à l’ONU, nous avons un espoir légitime que notre bonne volonté soit reconnue et respectée […] Les Etats-Unis se souviendront de cette journée qui les a vus cloués au pilori devant l’Assemblée générale pour le seul fait d’exercer notre droit de pays souverain.»

Même son de cloche pour Benjamin Netanyahou qui avait, quant à lui, affirmé que Jérusalem serait la capitale d’Israël, «que les Nations unies le veuillent ou non». Après le vote, le Premier ministre israélien s’est déclaré dans un communiqué «satisfait» du nombre de pays n’ayant pas voté la résolution onusienne. Les pays ayant voté contre sont : Israël, les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras, le Togo, la Micronésie, Nauru, les Palaos et les îles Marshall.

Israël avait salué comme «historique» la reconnaissance le 6 décembre par Donald Trump de Jérusalem comme sa capitale, à rebours de la communauté internationale qui a presque unanimement réprouvé cette initiative unilatérale.

Ce nouveau vote était avant tout symbolique puisqu’à l’Assemblée générale de l’ONU, les résolutions n’ont pas de valeur juridique contraignante (en droit international public), contrairement aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.

Avec agences