Tunisie : Conspiration hivernale

Abdennabi Ben Baya

Abdennabi Ben Baya

L’hiver est là avec ses gels. Le pire est celui de la conscience. Chacun feind de se présenter en ‘hero’ de la nation quand ils sont tous les producteurs de sa ruine. On aurait dû comprendre depuis longtemps que les tunisiens sont médicores en matière de jugement. Ils n’excellent que dans la trahison et une ‘carence’ de la mémoire. L’UGTT vient de commémorer l’assassinat de Farhat Hached. Ils utilisent encore son nom dans la traîtrise des valeurs de sa lutte. Ils le tuent à chaque fois qu’ils honorent son combat. Hached retournerait certes à sa tombe s’il revenait de l’au-delà.

Méfiez-vous ! l’éclat du soleil est un leurre. Le dirons-nous assez ? L’hiver est sombre. Il ne peut jamais être appelé ‘printemps’. L’hiver est propice à tous les coups et boulversements chaotiques. Le Janvier tunisien est le mois des rêves dévorés par des conspirations multiples. Quand la terreur se tait dans les montagnes grâce à nos soldats, celle de la rue est aiguisée. En cette première semaine de Décembre, des voyous, syndicalistes ‘obèses’ réapparaissent. On annonce une série de grèves dont les raisons objectives manquent à l’entendement. Yaâkoubi (rien que voir sa tête ou utiliser son nom, on a le vertige et la nausée) mit hier les écoliers à la rue. Aujourd’hui, c’est le syndicat de l’enseignement supérieur qui ‘gèle’ les cours. D’autres secteurs ont déjà entamé leurs grèves. Ceux qui ont lapidé le pays depuis 2011 sont les stars de l’écran et la radio. Les tunisiens honorent ceux qui les déshonorent. L’obscurantisme a de beaux jours devant lui. Nous portons encore les marques de l’acide. Ils aiment nous défigurer pour qu’on n’oublie jamais ce dont ils sont capables. Souvenez-vous de Siliana.

Ah oui, reste nos ‘camarades’ d’hier. Comment les oublier ? De grâce, pitié ! Que les jabhawis arrêtent de brandir un ‘ultra-progressisme’ navrant ! Ne dit-on pas que tous les excès/extrêmes se ressemblent ? Les damnés de la terre ont toujours été les masses au service des fanatiques et des tyrans. Que Hamma Hammami cesse de se présenter obscènement comme leur unique ‘sultan’ ! le spectre de Chokri Belaid le guette de là où il est.

Philosophe français, Gilles Deleuze ‘se donna la mort en sautant par la fenêtre de son appartement le 4 novembre 1995’. Accusé de paranoïa par l’un de ses lecteurs, Deleuze répondit : « Je plains ceux qui ne sont pas paranoïaques. »

Abdennebi Ben Beya