Le musulman est-il un citoyen raté ?

Amin Zaoui

Amin Zaoui

Soumission ou citoyenneté ? Citoyen ou croyant ? Je médite sur ce monde musulman en pleine folie religieuse, et avec tristesse, colère et amertume, je me demande : le musulman est-il un citoyen raté ?
Là où la religion s’impose en mode de vie, là où la religion impose un modèle de vie, là où la religion pèse sur les libertés de penser, les libertés individuelles, la citoyenneté est bafouée. Et le citoyen n’a pas d’existence. Ainsi l’individu remplace le citoyen. Et le troupeau troque le groupe social. Le bercail prend la place de la cité.
Et parce que dans les pays arabo-musulmans la religion islamique est impliquée dans les détails de la vie privée et collective, la société se trouve sous contrôle permanent de foi et harcèlement chaotique.
Parce que la religion musulmane prépare l’individu, depuis sa naissance, pour l’autre monde, pour un autre jour, le jour du jugement dernier, ce bas monde aux yeux du musulman n’est que transitoire et chimère. La cité des morts passe avant la cité des vivants.
Parce que l’individu musulman (pas le citoyen) a la tête noyée, depuis l’âge d’école coranique, dans des textes et des recommandations remontant au deuxième siècle de l’Hégire (huitième et neuvième siècles de notre ère), ce dernier se trouve décollé, aliéné, étranger à son temps historique. Ainsi il pense à la cité paradisiaque qu’à son quartier.
Et parce qu’il est collé à un autre temps, le musulman pense au paradis, avec ses ruisseaux débordant de vin, de miel et de lait, et oublie de descendre la poubelle à l’heure du passage des éboueurs. D’ailleurs, le bac de poubelle du quartier a été volé ! Un autre a été éventré !
Toutes les villes musulmanes, et j’en ai visitées plusieurs, de La Mecque à Nouakchott, passant par Oran, Tanger et le Caire, les plus symboliques, les plus importantes, sont sales.
Le musulman en focalisant sur la longueur de la jupe de la femme, oublie le code de la route. Et ce n’est pas important, le code de la route n’existe pas au paradis ! Et la mort est un mektoub ! Et le jour de la mort est écrit depuis la naissance !
Le musulman en pensant à cet étranger, autrui, celui qui ne lui ressemble pas, appartenant à une autre religion, juif ou chrétien ou irréligieux, s’engouffre dans la haine et l’isolement. Celui qui ne lui ressemble pas doit être banni de son entourage par la guerre sainte, par la haine ou par la violence verbale. Et la cité perd sa diversité et sa créativité!
Allez-y voir nos plages, nos places publiques, nos marchés publics, nos transports publics, nos espaces verts publics, nos écoles publiques, nos trottoirs publics, nos parkings publics…. C’est la catastrophe !
Et parce qu’il est convaincu que sa religion est la dernière, la meilleure, la juste, la vraie et que les autres sont fausses, sont falsifiées, sont injustes, sont mécréantes, il est, depuis la maternelle, construit selon une logique d’agressivité, de violence, en guerre ouverte conte autrui. Il avance dans un sens inverse.
Parce que le musulman est convaincu que tout est dit dans le texte sacré, le Coran. Il détient toutes les sciences, toutes les vérités, toutes les technologies, de ce fait, il se trouve contre l’idée da la citoyenneté qui est le partage de l’espace du vivre-ensemble, avec ceux qui nous sont différents.
Parce que le musulman croit, plutôt il est convaincu, qu’il n’a pas besoin d’autres livres pour assouvir sa soif intellectuelle, n’a pas besoin de films pour rassasier son imaginaire humain, n’a pas besoin d’art plastique pour combler sa faim visionnaire, n’a pas besoin de musique pour réchauffer son humanisme… n’a pas besoin de tout cela parce qu’il détient le Livre qui remplace toutes ces futilités et ces petitesses humaines, le Coran. Ainsi le musulman par cette autosuffisance intellectuelle traîne en lui un refus de toute temporalité et ne croit pas à la citoyenneté.
Parce que le musulman est convaincu que cette vie est passagère, que la vie permanente se trouve dans le monde de l’au-delà, il est fainéant, et n’attend que la mort pour passer vers l’autre monde, ainsi il ne croit pas à la citoyenneté qui est une philosophie plaidant pour un avenir meilleur pour une cité émérite.
Parce que le musulman, en général, depuis quinze siècles, est proie aux exégètes du Coran commandés par les différents sultans et califes, il se trouve en train de tourner en rond. Entre la consommation, le suicide et la guerre froide ou chaude !
Toute société religieuse met en valeur le croyant avant le citoyen. La soumission avant la critique.

Amin Zaoui