L’armée américaine déploie des missiles de longue portée « HIMARS » dans le sud syrien

lance roquettes syrie Les troupes américaines étendent leur présence dans le désert syrien, à en croire des rebelles syriens, ce qui accroît le risque d’une confrontation directe, au sol, entre des Américains et des éléments soutenant le régime syrien.

Les États-Unis ont transféré des systèmes capables de tirer des missiles longue portée de Jordanie en Syrie.

Des systèmes lance-roquettes multiples américains HIMARS, capables de lancer des missiles balistiques de longue portée sont arrivés de Jordanie à la base syrienne d’Al-Tanf, a rapporté l’agence Reuters citant des sources au sein des services secrets locaux.

« Ces systèmes se trouvent à Al-Tanf, où ils renforceront notablement la présence militaire américaine », a indiqué l’agence.

Des systèmes HIMARS se trouvent également dans le nord de la Syrie, d’après lui.
Développé par Lockheed-Martin, le lance-roquettes multiples M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) peut tirer six roquettes GMLRS guidées par GPS sur une cible située à environ 70 km de distance, mais aussi un missile TACMS, d’une portée de 300 km.

Les systèmes HIMARS sont capables de frapper des cibles à une distance de 300 km. Ils ont été installés à proximité de la base militaire américaine d’Al Tanf, à proximité de la frontière jordanienne, où sont entraînés les forces rebelles syriennes destinées à lutter contre l’Etat islamique dans le désert syrien.
L’armée américaine a déjà utilisé les systèmes de missiles HIMARS à partir du territoire de la Jordanie ou de la Turquie pour fournir un appui feu aux forces de l’opposition syrienne agissant contre l’Etat islamique.
Des obusiers M777 ont également été mis en action.
Mais il semble aujourd’hui que l’armée américaine ait également l’intention de couper la route aux milices pro-iraniennes dans le sud de la Syrie.
La semaine dernière, déjà, un avion américain F-15E a abattu un drone iranien Shahed 129 près de la base d’Al Tanf.

Un sérieux renforcement des forces U.S. dans le sud syrien

Le déploiement des HIMARS renforce considérablement la présence militaire américaine dans la région, ce qui pourrait représenter une menace directe pour les forces gouvernementales syriennes déployées au nord-est d’al-Tanf.

Une deuxième base américaine dans le sud syrien

A en croire Abou al-Assir, porte-parole militaire du groupe rebelle Maghayir al-Thawra (Commandos de la révolution – MAT), les forces américaines se sont implantées dans une deuxième base en Syrie, à Zakf, située à 60-70 km au nord-est d’at-Tanf.

Un porte-parole de la coalition dément qu’il y ait une deuxième base

Le colonel Ryan Dillon, porte-parole de la coalition internationale en lutte contre l’EI en Irak et Syrie, a démenti que les Américains aient mis sur pied une nouvelle base.
Mais les forces de la coalition, a-t-il dit, mènent parfois des patrouilles et entraînent des rebelles, dans les environs d’at-Tanf, pour des durées allant de plusieurs jours à plusieurs semaines.
« Nous avons une garnison à at-Tanf, qui est une base temporaire et un lieu où nous entraînons des forces alliées à combattre l’EI, mais il s’agit de la seule base dans le sud de la Syrie, le seul endroit où sont stationnées des troupes de la coalition », a assuré le colonel Dillon.

Les forces spéciales US étendent leur rayon d’action à 100km d’al-Tanf

Abou al-Assire a dit à Reuters que les forces spéciales américaines patrouillent désormais à des distances allant jusqu’à 100 km d’at-Tanf. D’autres éléments des forces spéciales arrivent actuellement, que ce soit à at-Tanf ou dans la nouvelle base de Zakf, et des armes continuent d’être livrées aux insurgés qu’appuie Washington.

L’armée syrienne a contourné les bases américaines par le nord

Jusqu’ici, l’armée syrienne a évité l’affrontement et procédé à un mouvement tournant par le nord d’al-Tanf pour atteindre quand même la frontière avec l’Irak où elle a commencé à s’installer. Il reste que le danger est grand de voir les deux parties se livrer à une escalade militaire à la frontière syrienne-irakienne qui pourrait finalement déboucher sur un affrontement direct.

Moscou confirme

Confirmant le témoignage d’un officier du renseignement américain, le ministère de la Défense russe a fait savoir que Washington avait déployé un nouveau dispositif d’armement sur la base militaire d’At Tanf, en Syrie.

Dans un communiqué diffusé jeudi 15 juin, le ministère russe de la Défense a confirmé que les Etats-Unis avaient déplacé deux batteries de lance-roquettes multiples High Mobility Artillery Rocket System (HIMARS) de la Jordanie, où elles se trouvaient, en Syrie, dans la base américaine d’At Tanf.

«Les forces de la coalition anti-Daesh menée par les Etats-Unis ont à plusieurs reprises frappé les troupes du gouvernement syrien qui combattent Daesh près de la frontière jordanienne. Dès lors, il n’est pas difficile d’imaginer que de telles frappes sur l’armée syrienne puisse se poursuivre dans le futur, mais cette fois avec l’utilisation du HIMARS», a précisé Moscou.

La Défense russe a ajouté : «Le déploiement de tout type d’armement étranger sur le territoire syrien, et particulièrement de tels systèmes de lancement multiple, doit être convenu avec le gouvernement du pays souverain [la Syrie].»

En mai et en juin, les forces pro-gouvernementales syriennes ont été par trois fois la cible de frappes de la coalition internationale dirigée par les États-Unis. Le Pentagone a qualifié ces opérations « d’autodéfense ».

La coalition dirigée par Washington mène une opération militaire contre les terroristes de Daech en Syrie depuis 2014 sans obtenir le feu vert des autorités du pays.