Pardonne moi ‘man’, l’amour du pays était plus fort

abraham lincolnAbraham Lincoln à la tète d’une armée de deux millions de soldats avait appris en 1864 qu’une maman avait perdu tous ses enfants à la guerre.. Une guerre où l’Amérique perdait des dizaines de milliers de soldats … il s’était empressé de lui écrire une lettre pour lui dire combien la peine de cette maman faisait passer toutes les affaires de l’état au deuxième rang…

Chère Madame,

Je viens de voir dans les dossiers du Ministère de la Guerre un rapport de l’Adjudant général du Massachusetts disant que vous êtes la mère de cinq fils, lesquels sont tous morts au Champ d’Honneur. J’imagine combien serait vain et inutile le moindre mot de ma part pour essayer de vous distraire du chagrin causé par une aussi terrible perte. Mais je ne peux toutefois m’empêcher de vous rappeler la consolation que vous pourrez trouver dans la gratitude de la République pour laquelle ils sont morts. Je prie pour que Notre Père qui est au ciel apaise la douleur de votre affliction et vous laisse seulement le tendre souvenir de vos chers disparus et la fierté bien fondée et solennelle d’avoir offert un si précieux sacrifice sur l’autel de la Liberté.

Votre très sincère et très respectueux,

Abraham Lincoln

Washington, le 21 novembre 1864

C’est en votre nom que j’envoie cette lettre à la maman Soltani

Maman, mon frère, ma petite sœur
Je n’ai pas eu le temps de vous dire au revoir
La balle m’a vidé de mon sang et je suis mort
Pardonne moi ‘man, l’amour du pays était plus fort
Maman, mon frère, ma petite sœur
Prenez soin du pays avant mon corps
Ne laissez plus le tyran revenir en douceur
La liberté ne s’est pas faite avec des prières
Mama, , mon frère , ma petite sœur
Dites à ma fiancée combien je la pleure
Nous avions rêvé d’enfants et de bonheur
Mais mon rêve de liberté était encore plus fort

Maman, enveloppé dans le silence, je dors
Sur ma pierre inscris-moi : mort par erreur
Au dessus de mon lit : mort avant l’heure
Dis à ma bien aimée de retenir sa tristesse et ses pleurs
Sous le vieux figuier penché s’y rend-elle encore ?
Là où nous avions dessiné une flèche et deux cœurs
Là où nous vivions l’innocence pendant des heures
Dis à ma petite sœur de prendre soin de mon chaton noir
Je lui cède mon lit, mon collier en argent que l’on m’a offert
Mais dis à mon frère de ne plus céder à la peur
Dis lui de grandir plus vite que les années et d’être fier
………………………………………………………..Ton fils

Zakaria Bouker