Sigmar Gabriel à Tripoli pour appuyer le dialogue entre les rivaux libyens

allemagne libyeAu cours d’une visite surprise en Libye jeudi, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a promis 3,5 millions d’euros supplémentaires pour aider les réfugiés dans ce pays déchiré par les conflits, et qui peine à émerger du chaos de la guerre civile.
Cette aide servira à améliorer les conditions de vie catastrophiques qui règnent dans les camps de réfugiés en Libye, où les violences et les agressions sexuelles systématiques seraient monnaie courante.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a effectué jeudi 8 juin une courte visite à Tripoli au cours de laquelle il a évoqué avec les responsables libyens l’instabilité dans le pays et la lutte contre l’immigration clandestine.

« Le premier pas vers (une solution à la crise) est l’appui au dialogue politique et la participation de toutes les parties » rivales, a indiqué le ministre allemand, lors d’une conférence de presse avec son homologue libyen Mohamad al-Taher Siala.

« Dès lors qu’il y a un consensus (…) la logique de la violence est brisée », a dit M. Gabriel. « C’est le seul moyen de protéger les civils ».

Le ministre allemand a eu des discussions « constructives » avec le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj, portant notamment sur le soutien de l’Allemagne au processus politique en Libye, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme et l’immigration clandestine, a indiqué M. al-Taher Siala.

Pour lutter contre l’instabilité, le ministre allemand a souligné l’importance que les partenaires européens parlent « d’une seule voix à la Libye ».

De plus, des passeurs profitent du chaos qui règne en Libye depuis 2011 pour envoyer chaque année de ses côtes des dizaines de milliers de migrants à destination de l’Italie. En 2016, 181.000 migrants étaient parvenus en Europe via les côtes italiennes, selon les autorités de ce pays, et 90% d’entre eux provenaient de Libye.

M. Gabriel a estimé qu’il n’est plus possible de « détourner le regard lorsqu’il s’agit de migration et des destins humains qui y sont rattachés.

L’UE a déclaré la guerre au trafic des êtres humains ».

Mais pour son homologue libyen, « on ne peut pas lutter contre l’immigration clandestine en se contentant (d’opérations) en mer. Il faut lutter contre l’immigration d’abord sur les frontières sud de la Libye qui s’étendent sur 4.000 km ».

Quant aux migrants qui se trouvent en Libye, il est « urgent » d’oeuvrer à « améliorer les conditions de vie indignes dans les centres de détention », a insisté le ministre allemand.

Source : APS et Xinhua