Alger appelle les pays du Golf à la retenue

Abdelkader messahel algérie libyeL’Algérie a, par la voix de son ministère des Affaires étrangères, appelé ce mardi les pays du Golfe en conflit à la retenue pour régler leurs différends.
« L’Algérie appelle l’ensemble des pays concernés à adopter le dialogue comme seul moyen de régler leurs différends », a indiqué un communiqué du MAE, ajoutant qu’il est nécessaire d' »observer, en toutes circonstances, les principes de bon voisinage, de non ingérence dans les affaires internes des Etats et du respect de leur souveraineté nationale ».

Ceci dit, le texte du MAE rassure que l' »Algérie reste confiante que les difficultés actuelles ne peuvent être que conjoncturelles et que la sagesse et la retenue finiront par prévaloir ». Pour l’Algérie, les pays arabes ont autant de défis à relever ensemble, et la lutte contre « le terrorisme n’est pas des moindres ».

Lundi, l »Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn, l »Egypte et le Yémen ont rompu leurs relations avec le Qatar qu »ils accusent de déstabiliser la région en soutenant le « terrorisme ».

En réaction à cet isolement, le Qatar a estimé que ces mesures sont « sans fondement » et « totalement inacceptables ». Elles ont un « objectif clair : placer le Qatar sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté », a indiqué un communiqué du MAE qatari.

La Tunisie préoccupée 

« La Tunisie suit avec préoccupation le développement de la situation dans le Golfe arabe à la lumière des dernières décisions » émanant de certains pays arabes envers le Qatar, a commenté lundi le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khmais Jihinaoui.
Le ministre tunisien a fait allusion à la suspension des relations diplomatiques avec le Qatar, une décision prise par l’Arabie Saoudite, l’Égypte, les Emirats Arabes Unis et le Bahreïn.

A l’issue d’un entretien avec son homologue palestinien, le chef de la diplomatie tunisienne a formulé l’espoir de voir ce conflit se résoudre dans les plus brefs délais.

« Les pays du Golfe doivent franchir le désaccord actuel avant d’aboutir à une issue consensuelle qui favorisera l’immunité de ces pays », a insisté le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khmais Jihinaoui.

« Le monde arabe, qui connaît de plus en plus une panoplie de crises, ne supportera plus jamais la division et d’autres conflits », a-t-il conclu.

La Turquie essaye d’apaiser la crise

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a eu plusieurs entretiens téléphoniques bilatéraux lundi pour tenter d’apaiser la crise diplomatique sans précédent qui a éclaté entre le Qatar et les autres pays du Golfe, selon le vice-Premier ministre Numan Kurtulmus.
S’exprimant à l’issue d’un conseil des ministres à Ankara, M. Kurtulmus a déclaré que M. Erdogan s’était activement impliqué dans la résolution du problème en conduisant plusieurs entretiens téléphoniques bilatéraux avec un certain nombre de chefs d’Etat de pays musulmans et occidentaux.

« La Turquie fera tout ce qui est en son pouvoir pour jouer son rôle dans cette crise », a-t-il déclaré selon la chaîne locale CNN Turk, ajoutant qu’Ankara était déterminée à trouver un moyen de rouvrir tous les canaux diplomatiques avec Doha.

Les propos de M. Kurtulmus surviennent quelques heures après que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis (EAU), Bahreïn, l’Egypte, le Yémen, la Libye et les Maldives ont décidé de couper tous leurs liens diplomatiques avec le Qatar, accusé de « soutenir le terrorisme ».

Le même jour, le ministère turc des Affaires étrangères a émis un communiqué sur ces évènements, exprimant le « chagrin » de la Turquie après la décision de l’Arabie saoudite et de plusieurs autres pays arabes d’imposer des sanctions au Qatar.

« La Turquie, en tant qu’acteur responsable dans la région et que dépositaire actuelle de la présidence de l’Organisation de coopération islamique (OCI), est prête à faire de son mieux pour résoudre au plus vite ce contentieux qui oppose des pays amis et frères », selon le communiqué.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a appelé à poursuivre le dialogue quelle que soit la situation, afin de pouvoir résoudre tous les litiges de manière pacifique.