Etats-Unis : des appels à la destitution de Donald Trump se multiplient

Impeach-donald Trump-Un vent de tempête souffle sur la Maison Blanche. Soupçonné d’avoir livré des informations confidentielles à la Russie et d’avoir tenté de mettre un terme à une enquête du FBI sur l’un de ses conseillers, Donald Trump est pris dans un tourbillon dont nul ne connaît l’issue.

Après avoir limogé le directeur du FBI et « livré » des informations confidentielles au chef de la diplomatie russe, Donald Trump est désormais soupçonné d’avoir tenté de mettre fin à une enquête fédérale sur l’un de ses conseillers. Face à ces accusations, les appels à la destitution se multiplient.

Face à ces accusations successives, certains membres de l’opposition démocrate, à l’instar d’Al Green et de Maxine Waters, réclament désormais la destitution du président américain. Une procédure nommée « impeachment », rendue possible par la Constitution américaine, en cas de « mise en accusation et condamnation pour trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ».

al green congressiste américainLe député du Texas Al Green ( photo ci contre ) a déclaré qu’il souhaitait destituer le Président des États-Unis.

« J’appelle le Président de la Chambre des représentants à annoncer une procédure de destitution du Président des États-Unis pour obstruction à la justice », a-t-il déclaré.
Plus tôt, il avait déjà exprimé son intention sur Twitter.

« Aujourd’hui, devant le Congrès des États-Unis, je vais appeler à destituer le Président entre 9h et 10h », avait-il écrit.( Today on the floor of the Congress of the United States of America, I will call for the Impeachment of the President between 9am & 10am CST.)

Des entraves à la justice répétées

Leur argument: les multiples tentatives d’obstruction de la justice menées par le locataire de la Maison Blanche, et notamment la récente éviction du directeur du FBI, qu’ils assimilent à une tentative de Donald Trump d’entraver l’enquête du FBI sur une éventuelle coordination entre son équipe de campagne et la Russie.

Selon le constitutionnaliste américain Laurence Tribe, il existe suffisamment d’éléments, depuis le début du mandat, pour lancer une procédure de destitution. « Le pays est confronté à un président dont le comportement suggère fortement qu’il pose un danger pour notre système de gouvernement », a-t-il écrit le week-end dernier dans une tribune au Washington Post.

Trump se défend

Donald Trump, a tweeté qu’il a  »le droit absolu » de partager certaines informations avec la Russie, un jour après que ses principaux collaborateurs ont fermement démenti les informations dans les médias l’accusant d’avoir partagé des informations  »top secrètes » avec des responsables russes, la semaine dernière, à la Maison Blanche.
« En tant que président, j’ai souhaité partager avec la Russie (lors d’une rencontre prévue de manière ouverte à la Maison Blanche), ce que j’ai absolument le droit de faire, des faits qui ont trait au terrorisme et à la sécurité des vols de compagnies aériennes. Des raisons humanitaires ; par ailleurs, je veux que la Russie intensifie considérablement sa lutte contre l’EI et le terrorisme, » a écrit M. Trump dans des tweets publiés mardi matin.

M. Trump a également tweeté mardi avoir demandé à l’ancien directeur du FBI, James Comey, qu’il a limogé la semaine dernière,  »dès le début de mon administration, de trouver – au sein de la communauté du renseignement – CEUX QUI FONT DES RÉVÉLATIONS… »

Néanmoins, M. Trump n’a pas dit spécifiquement via Twitter s’il a ou non révélé des informations ultra-sensibles à des responsables russes.

Le président des Etats-Unis aurait relayé des informations – provenant d’une source de renseignements fondamentale – sur l’État islamique en Irak et en Syrie, lors d’une rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et l’ambassadeur russe, Sergueï Kislyak, dans le Bureau ovale, la semaine dernière.

Le Washington Post a été le premier organe de presse, lundi soir, a faire état de cette révélation d’informations, suivi par le New York Times et d’autres médias américains.

Les informations qui auraient été révélées étaient tellement sensibles que les détails les concernant n’avaient pas été portés à la connaissance des alliés et que leur diffusion devait strictement se limiter aux membres du gouvernement des Etats-Unis, précise l’article du Washington Post.

L’ombre de Richard Nixon

Trois présidents ont fait l’objet, dans l’histoire politique des Etats-Unis, d’une procédure d’impeachment: Andrew Johnson en 1868, Richard Nixon en 1974 et Bill Clinton en 1998. La situation actuelle de Donald Trump n’est pas sans rappeler la crise traversée par l’administration Nixon dans les années 1970. Le 37e président des Etats-Unis avait en effet décidé de révoquer le procureur spécial en charge de l’enquête sur le scandale du Watergate. Il avait finalement démissionné, avant que le Congrès ne se prononce sur sa destitution.

Dans le cas de Donald Trump, malgré la vive contestation qui s’élève dans le pays, il paraît peu probable, en tout cas pour le moment, qu’une procédure d’impeachment n’aboutisse. Cette dernière comporte en effet deux étapes: l’impeachment à proprement parler, qui doit être voté par la Chambre des représentants à la majorité simple, et le jugement du Sénat qui peut décider de la destitution du président. Or les deux chambres sont aujourd’hui contrôlées par les Républicains.

Avec agences