Au Yémen , le choléra s’ajoute à la guerre : 115 morts en deux semaines

cholera-yemenLes autorités de Sanaa ont déclaré l’état d’urgence face à la multiplication dans la capitale des cas de choléra et lancé un appel à l’aide internationale.

Une épidémie de choléra a fait au moins 115 morts en deux semaines au Yémen, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Face à cette situation, les rebelles Houtis ont déclaré l’état d’urgence sanitaire dans la capitale Sanaa, qu’ils contrôlent. Ils ont également lancé un appel à la communauté internationale. Selon l’agence Saba, 8 595 cas suspects de choléra ont été signalés à Sanaa et dans d’autres provinces yéménites entre le 27 avril et le 13 mai.

L’état d’urgence est une « indication sur le degré de gravité de la crise », a commenté lundi devant la presse à Sanaa, Jamie McGoldrick, coordinateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen. Il a dit craindre la multiplication des cas dans les semaines et les mois à venir.
« Nous sommes maintenant confrontés à une grave crise de choléra », a averti à Sanaa Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR.

La France s’est dite inquiète de la vitesse à laquelle l’épidémie se répand. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a annoncé une aide de 2 millions d’euros « pour soutenir des projets qui permettent de répondre aux besoins d’urgence absolue des populations, dans le secteur de la santé notamment. »

Les cas recensés dépassent les « moyennes habituelles » et le système de santé de la capitale est « incapable de contenir cette catastrophe », a déclaré le « ministère » de la Santé de l’administration des Houthis.

Au bord de la rupture

La guerre au Yémen a dévasté les infrastructures de santé du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique.

Le directeur adjoint de l’hôpital Sabyne de Sanaa, Nabil Najjar, cité par l’AFP , a décrit une situation catastrophique dans son établissement.

Entre 150 et 200 malades s’y présentent chaque jour avec des symptômes du choléra et « nombreux sont hospitalisés ».

« On a mis quatre patients par lit, installé des lits dans des tentes et sous les arbres du jardin ».

« Mais la pluie et le froid ont compliqué les choses », a-t-il raconté, faisant état d’une pénurie de médicaments et de cadre médical.

« Les cadres étrangers sont partis, les sudistes se sont enfuis et pour les autres les salaires ne sont pas versés », a-t-il expliqué.

L’aide humanitaire est bien fournie dans certaines zones du pays, mais pas dans toutes. Pour Franck Mermier, anthropologue et directeur de recherche au CNRS, il est urgent que l’Arabie Saoudite lève son blocus imposé aux territoires rebelles.

Avec agences