Moscou et Ankara reviennent « à un partenariat coopératif normal »

erdogan-poutineAu cours d’une conférence de presse commune donnée à Sotchi, le président russe et son homologue turc ont annoncé un projet commun afin de «pacifier» la Syrie : la création de «zones de désescalade» afin de renforcer le cessez-le-feu.

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan ont donné une conférence de presse à l’issue de leur rencontre à Sotchi, mercredi 3 mai, qui aura officiellement mis fin aux tensions entre les deux pays. Les relations entre les deux pays étaient tendues depuis qu’un chasseur de l’armée russe avait été abattu par l’armée turque en 2015, provoquant des mesures de rétorsion économique russes contre Ankara.

«Il y a quelques temps, nos relations bilatérales, ainsi que cela est connu, ont été mises à l’épreuve. Maintenant nous pouvons affirmer que le processus de restauration des liens russo-turcs est achevé. Nous revenons à un partenariat coopératif normal», a déclaré Vladimir Poutine.

Les deux dirigeants se sont aussi mis d’accord sur le projet de mise en place de zones de «désescalade» pour «pacifier» la Syrie. «Notre position commune est que la création de zones de désescalade doit amener à une plus grande pacification et à un renforcement du régime de cessez-le-feu», a affirmé le président russe.

« Le destin de leur pays ne dépend que d’eux »

Moscou et Ankara espèrent que les parties au conflit, réunies ce mercredi à Astana, au Kazakhstan, adopteront une décision définitive sur la mise en place de zones de sécurité en Syrie. Quant aux pays garants du processus de paix (Russie, Iran et Turquie), ils feront tout leur possible pour développer les mécanismes de désescalade de la situation dans le pays, a déclaré mercredi à Sotchi le Président russe Vladimir Poutine.

« Notre position coïncide parfaitement avec celle du Président turc. Nous partons du principe que les parties au conflit réunies aujourd’hui à Astana prendront une décision définitive. Car, au bout du compte, le destin de leur pays ne dépend que d’eux », a déclaré le leader russe lors d’une conférence de presse à l’issue d’une rencontre avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

« Pour notre part, nous, la Turquie, l’Iran et la Russie en tant que garants ferons tout pour que ces mécanismes s’améliorent et soient efficaces », a-t-il souligné.

Une réunion internationale sur la Syrie regroupant les pays-garants du cessez-le-feu, la Russie, la Turquie et l’Iran, avec la participation de l’Onu et des représentants de la délégation du gouvernement syrien et de l’opposition armée, se tient à Astana les 3-5 mai.

Construction de la centrale nucléaire turque

La Russie investira 22 milliards de dollars dans la construction de la centrale nucléaire turque d’Akkuyu, a fait savoir mercredi à Sotchi le Président russe Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue d’une rencontre avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.

Le volume total des investissements russes dans le projet de construction de la centrale nucléaire d’Akkuyu, en Turquie, constituera 22 milliards de dollars (20,16 mds EUR), a déclaré mercredi Vladimir Poutine.

Un accord intergouvernemental entre la Russie et la Turquie portant sur une coopération dans le domaine de la construction et de l’exploitation de la première centrale nucléaire turque sur le chantier d’Akkuyu, dans le sud de la Turquie, a été signé en 2010. Il s’agit du premier projet au monde réalisé sur le modèle de « build-own-operate » (construction-possession-exploitation). En vertu de ce modèle, la Russie construira la centrale, en sera la propriétaire et l’exploitera.

En outre, les deux hommes politiques sont convenus d’accélérer la préparation d’un accord portant sur les services et investissements, ce qui permettrait de fonder la coopération sur un traité juridique moderne et de finaliser ainsi que de lancer dans les plus brefs délais le Fonds d’investissement conjoint de 1 milliard de dollars.
Rappelons, qu’en mars dernier Ankara et Moscou avaient signé un mémorandum pour créer un Fonds d’investissement dans le cadre duquel les parties envisagent de mener une recherche conjointe de projets d’investissement attrayants.