Espagne : déclaré « mort » , un détenu s’est réveillé à la morgue juste avant son autopsie

Retrouvé inanimé sur une chaise dans sa cellule d’une prison du nord de l’Espagne et déclaré officiellement mort par trois médecins différents, Gonzalo Montoya Jiménez s’est « miraculeusement » réveillé avant d’être autopsié.

Déclaré mort après une apparente tentative de suicide, un détenu espagnol s’est réveillé à la morgue juste avant son autopsie. Transporté à l’hôpital central des Asturies, cet homme de 29 ans aurait cependant contracté une pneumonie après son passage dans la chambre froide.

À en croire la direction du centre, M.Jiménez, condamné pour vol, ne s’est pas présenté lors de l’appel du matin. Quelques employés de la prison se sont alors rendus dans sa cellule et l’ont retrouvé assis sur une chaise, inanimé et sans pouls. Le médecin de garde a confirmé . Un avis confirmé un peu plus tard par un second médecin.sa mort et les parents proches ont été informés de son décès.

Les trois docteurs l’auscultent et constatent alors que l’homme, ne présentant aucune constante vitale, et qu’il est bel et bien mort. Le corps est alors évacué à l’institut de médecine légale d’Oviedo, mais au moment d’effectuer l’autopsie à la morgue, le détenu s’est réveillé.

Le corps a été transporté à l’Institut médicolégal où une autopsie devait avoir lieu. À cet instant, des sons étouffés se sont fait entendre depuis l’intérieur du sac. Ce père de cinq enfants avait «ressuscité» comme par miracle.

 « Comme il ne pouvait pas parler, il a commencé à pousser des petits cris. Le médecin l’a entendu. Il a ouvert le sac. Mon mari a commencé à crier et à sortir ses bras du sac », raconte l’épouse du détenu. Le patient va bien, il souffre simplement d’une pneumonie causée par son passage en chambre froide…

Ce n’est pas la première fois qu’une telle histoire est rapportée dans les médias. En avril dernier, par exemple, une femme avait été déclarée morte par un médecin du Samu de la Salpêtrière (Paris, XIIIe) mais des policiers qui effectuaient des constations dans son appartement avaient constaté « des mouvements au niveau du ventre » et trouvent un pouls.

« Le métabolisme peut mimer la mort »

Pour les urgentistes, le phénomène n’est en effet pas aussi rare qu’on pourrait le penser. C’est ce qu’explique au Parisien Christophe Prudhomme, porte-parole de l’Association des médecins urgentistes. « C’est un phénomène que l’on connaît depuis l’Antiquité, indique-t-il. Il arrive en effet que des personnes arrivent à la morgue alors qu’elles sont encore vivantes. » « Le métabolisme peut mimer la mort », assure le médecin, qui détaille les premiers symptômes de la mort clinique : « Le patient peut être déclaré mort s’il ne réagit pas aux stimuli, si son corps est froid car il est en hypothermie et que son pouls est inexistant. » Il peut également se trouver en état de catalepsie, ses muscles se figent et il peut rester plusieurs heures dans la même position. D’après les médias espagnols, c’est ce qu’il semble être arrivé à Gonzalo Montota Jiménez.

Christophe Prudhomme pointe également l’erreur humaine. « Il se peut aussi que l’on n’ait pas utilisé tous les moyens techniques précis pour détecter le pouls, aussi faible soit-il. » Et même si l’on a recours à l’électrocardiographe, « on peut voir une ligne plate sur l’écran pendant 15 secondes, et si l’on n’est pas vigilant, rater le pic du pouls ».

« Lorsqu’on a ouvert le cercueil, on a constaté des traces de griffures sur le couvercle »

Ces situations sont en général découvertes dans les heures suivant le constat de décès. Peu de chance alors de se retrouver disséqué vivant par un médecin légiste ou, pire encore, sur la table d’embaumement d’un thanatopracteur. « Nous fêtons cette année notre 20e anniversaire, ce cas de figure ne s’est jamais produit chez nous », assure au Parisien le directeur général des Services funéraires de la ville de Paris, François Michaud-Nérard. Même affirmation du côté de la Fédération française des pompes funèbres, qui existe depuis 1970 : « Jamais nous n’avons entendu parler d’une histoire pareille. C’est quelque chose qui nous aurait marqués. »

Reste que la peur ancestrale d’être enterré vivant a la peau dure et que les anecdotes ne manquent pas. En 2008, un fossoyeur du Croisic (Loire-Atlantique) racontait à Presse Océan avoir ouvert un caveau datant du début du siècle dernier. « Lorsqu’on a ouvert le cercueil, on a constaté des traces de griffures sur le couvercle en bois. Et dedans, les ossements n’étaient pas dans leur position habituelle, les os des mains étaient au-dessus des épaules, comme si la personne avait essayé de sortir… »

Avec agences