Saad Hariri pris au piège de sa société « Saudi Oger » en faillite

hariri saadDans un article le journal Mediapart rapport que la société  » Saudi Oger » en faillite du premier ministre  libanais démissionnaire Saad Hariri , serait dans le collimateur du prince héritier saoudien, qui estime qu’elle a permis, à l’instar d’un autre groupe « Saudi Ben Laden », de blanchir l’argent et de phénoménaux détournements d’argent.

Dans un long article publié vendredi 10 novembre par Mediapart et intitulé « Comment Hariri s’est retrouvé piégé en Arabie saoudite », le journaliste Jean-Pierre Perrin établit un lien direct entre la démission surprise de Saad Hariri, annoncée samedi 4 novembre par l’intéressé depuis Riyad, et la purge anti-corruption sans précédent lancée le même jour par une commission créée quelques heures plus tôt sur décret royal et présidée par le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane.

Fait troublant, l’entreprise Saudi Oger de l’ancien premier ministre aujourd’hui démissionnaire avait également été accusé de sur-facturer certains projets immobiliers publics et de détournements de fond.

Selon les informations recueillies par M. Perrin, avec cette purge, MBS « espère remettre la main sur une centaine de milliards de dollars détournés par le clan Abdallah » avant la mort du roi. Selon lui, une partie de cette argent aurait été blanchie par la société Saudi Oger, détenue par Saad Hariri, et qui a fermé ses portes fin juillet.

Cette semaine, le procureur général saoudien a indiqué que plus de 200 personnes ont été arrêtées en Arabie saoudite dans le cadre de la purge anti-corruption, et que les sommes concernées par les malversations relevant de la corruption atteignent 100 milliards de dollars « sur quelques dizaines d’années ». Il a également souligné que cette purge est le résultat de trois ans d’enquête.

Dans ce contexte, cette opération de lutte contre la corruption permettrait, selon un interlocuteur de Mediapart, de « liquider l’héritage des rois Abdallah, Fahd, Khaled… « .

Selon M. Perrin, deux sociétés sont notamment dans le collimateur de MBS, qui estime qu’elles ont « permis de blanchir l’argent des phénoménaux détournements » : Saudi Ben Laden Group, présidé par Baqr ben Laden (arrêté le 4 novembre); et Saudi Oger.

« À Riyad, où il a été entendu par la commission d’enquête sur la corruption, (Saad Hariri) a d’ailleurs été averti qu’il serait traité comme témoin dans une enquête en tant que citoyen saoudien, et non pas en tant que chef du gouvernement libanais », note encore notre confrère.