Personne ne saura de quoi elle est morte exactement.

Essoussi Kamel

De Stockholm à Tunis et de Hamstaadt à Gueboullat au cœur du système sanitaire !

Ce n’étaient pas ses parents qui voulaient en faire un médecin à tout prix. Non! C’est lui qui choisira ce qu’il va devenir. Ils le formatent pour qu’il soit bien dans sa peau. C’est tout. Ils lui ont donc appris comme tous les enfants suédois de son âge un art et un sport. Pour eux, tous les métiers se valent. Ils savent du reste que ce qu’il touchera ne changera pas pour autant sa vie, les richesses étant cataloguées de 1 à 8. Et tout ce qui dépasse, mais alors tout ce qui dépasse en gains cette barre fatidique du 8 doit être versé à l’Etat en impôts . Ils appellent ça égalité fiscale: Ils veulent en fait éviter de faire coexister chez eux un Jerraya ou un trabelsi à côté d’ un gars de la tribu des jmemlia dont le chef de savait si justement leur flanquer ce joli vocable de  » m….ayekine » . Bon allez expliquer la justice fiscale à un ministre islamiste dont la devise est inscrite comme dans ces 404 bâchées « !هذا من فضل ربي » ou à un homme d’affaires qui vous dira « !هذا من عرق جبيني » …Allez expliquer le droit à la santé de tous face aux maladies à un teigneux ministre de la santé diplômé en sciences charaïques .

Wine sra7na ya7 beni. Dès qu’on commence à parler social démocratie en Suède, on se perd. Et puis, c’est pas HCE ou Slim Riahi qui comprendra ça. Revenons au système sanitaire.

Le petit blondinet disais-je avait choisi par vocation son métier. Il est maintenant auréolé du titre de médecin ’de base’. Hyper compétent, très expérimenté après toutes ses études « en médecine »  sur le tas dans les hôpitaux.. Mais il attend ! Notre médecin pour le moment fait le bénévole dans la caserne de pompiers, activité entrecoupée de quelques concerts de flûte violon avec sa copine dans les petits théâtres de poche des ruelles froides de Stockholm. Il attend que le service de santé lui désigne une bourgade où s’installer, lui finance son cabinet et lui verse son salaire ? ….

A.H !.Comme dirait notre facebooker national sidi Ali. Que n’a-t-il pas voulu être comme son copain tunisien qui n’a pas attendu lui pour ouvrir son cabinet là où il le voulait, dans cette station balnéaire côtière. Que n’aurait-il pas voulu être un conventionné avec sa CNAM de suite obligée de l’accepter et de mettre à sa disposition et ses confrères 2700 Milliards chaque année. Que n’a-t-il pas souhaité comme lui n’avoir plus qu’ à prescrire ce qu’il veut dès son installation dans son cabinet cossu que lui ont ouvert ses parents , Sans aucun contrôle de qui ce soit ! , Chkayer dwa s’il veut, demander des radios autant qu’il veut, des analyses aussi.. Devenir en somme un ordonnateur des dépenses. Facturer sans compter , et engager la CNAM à payer. Et si par hasard elle s’amuserait essoufflée et exsangue ruinée de retarder , que n’aurait-il pas voulu continuer de demander au citoyen de faire la CNAM et de le payer rubis sur ongle le reste de cette broutille de 2700 milliards déjà engloutis. En fait, ce blond de blond toubib jouant de la flûte ne pense rien à tout ça .Aux sous, et à s’enrichir . Il attend c’est tout de guérir

Enfin ! La lettre du service national de santé du comté de Stockholm ! Notre blond de blond avec une barbichette toute blonde à la viking (rien à voir avec la barbichette du docteur Bouchlaka) est tout heureux d’apprendre qu’enfin son cabinet est fin prêt à Gstaadt, leur Gheboullat à eux. Il est heureux de recevoir un chèque d’installation, d’apprendre que son salaire mensuel médian (4 sur cette échelle de 8) est déjà inscrit dans le budget du service National de santé.

3amti Ingrid aux os rouillés sait que c’est lui qu’elle doit voir pour son mal du ventre .  Il sera son vis-à-vis tout le temps. Son confident, son ami. Il lui prescrira quelques 10 comprimés qu’elle ira trouver chez le pharmacien à côté, lui enverra un kiné pour retrouver sa motricité et n’oubliera pas d’assister le soir même au mariage de sa petite fille où il la verra esquisser un pas de danse sur son genou rétabli. Pour ses calculs de la vésiculaire biliaire, elle attendra son tour quelques quinze jours plus tard pour faire son truc à l’hôpital du comté de Göteborg où il lui a pris rendez vous pour une opération chirurgicale.

Khalti El Arem à Gueboullat souffrait toujours du ventre. Elle n’ira pas au dispensaire de son village, ouvert tout le temps à attendre qu’on lui affecte un médecin qui ne viendra jamais à cause d’un salaire de misère. Elle se perdra d’hôpital en hôpital entre Tunis, Sousse et le Kef, à attendre qu’un scanner soit réparé sous le va et vient d’un personnel pléthorique voilé qui brasse du vent dans les couloirs sordides ou quand il travaille c’est pour faire grève ou pour voler des médicaments et les écouler à la clinique du coin. Elle n’ira pas non plus dans les cliniques privées persuadée qu’elle ne sont pas pour elle. Elle le sut le jour où cette hôtesse d’accueil à la chevelure teintée de jaune lui annonça derrière son comptoir tout clean en mâchant du chewwing gum le prix du scanner qu’on lui demandait. Elle soupira et reprit le chemin de son goubellat natal avec ses douleurs. On l’enterrera quelques jours plus tard dans le cimetière tout mignon de henchir el mjaless. Personne ne saura de quoi elle est morte exactement. D’arrêt cardiaque probablement comme dirait l’autre.

Essoussi Kamel 

Illustration : le ministre des « hôpitals » diplômé en sciences charaïques