Même en courant on ne rattrape pas la journée d’hier

En effet ce qui est fait est fait. La Tunisie a sans doute accumulé certains acquis depuis 2011. Mais elle a en aussi détruit bien d’autres. Les indicateurs économiques et financiers se sont gravement détériorés. Et cette détérioration est le résultat de politiques et de choix qui se sont avérés désastreux. Elle est le résultat d’une gestion irresponsable de la chose publique. Pour ne pas faire long je citerai les trois indicateurs qui me semblent les plus préoccupants pour notre avenir proche.

1- Le niveau atteint par la dette extérieure (90% du PIB) est en train de mettre à mal l’économie tout entière, les finances publiques, l’état de santé d’un nombre important de nos entreprises et surtout la SOUVERAINETÉ de la Tunisie ;

2- L’inflation qui a atteint des niveaux sans précédent depuis plus de 30 ans et qui, en devenant structurelle, menace l’ensemble des équilibres économiques et financiers du pays ;

3- La grave détérioration de la valeur du Dinar. La situation du Dinar, qui fonctionne comme un miroir, résume bien la détérioration de l’ensemble des indicateurs économiques et le processus d’appauvrissement de notre pays.

Le résultat de tout cela pour le citoyen moyen Tunisien est une baisse significative de son pouvoir d’achat, un état d’appauvrissement général et une forme ou une autre de désespoir.

MAIS « MÊME EN COURANT ON NE RATTRAPE PAS LA JOURNÉE D’HIER » (proverbe Kasakh).

Par contre nous pouvons améliorer l’avenir en revoyant nos choix, nos politiques et nos méthodes de gestion. Nous pouvons reconstruire notre économie et nos finances. Mais il faut commencer par là où se trouve le blocage, le politique

Ezzeddine Saïdane