L’Iran menace de détruire les Etats-Unis , Israël et l’Arabie Saoudite s’ils franchissent la ligne rouge

Des Iraniens ont défilé lundi 25 novembre en masse à Téhéran à l’appel des autorités pour dénoncer « les émeutes », après une vague de contestation et de violences ayant secoué l’Iran la semaine précédente.

Le chef des Gardiens de la révolution a averti les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et Israël de ne pas franchir «les lignes rouges». Washington et ses alliés sont accusés par Téhéran d’être à l’origine de la récente vague de manifestations en Iran.

«Tous les ennemis extérieurs seront vaincus s’ils agissent contre l’Iran», a averti, le 25 novembre, le commandant en chef des Gardiens de la révolution, Hossein Salami, lors d’une manifestation monstre de sympathisants du gouvernement organisée à Téhéran. «Cette guerre est finie», a-t-il poursuivi, devant la foule qui scandait en retour : «A bas l’Amérique», «A bas Israël» et «A bas les séditieux».

Nous les détruirons s’ils franchissent nos lignes rouges

Dans la même veine, Hossein Salami a lancé : «Nous avons fait preuve de patience face aux mouvements hostiles de l’Amérique, du régime sioniste [Israël] et de l’Arabie saoudite contre la République islamique d’Iran, mais nous les détruirons s’ils franchissent nos lignes rouges.»

Notre réponse sera foudroyante

Le commandant adjoint de la marine de l’armée iranienne, l’amiral Touraj Hassani-Moqadam, évoquant les ingérences croissantes des Etats-Unis et de certains pays européens dans les récents troubles en Iran, a déclaré: « Face à ces comportements absurdes et infondés, nous nous réservons une réponse foudroyante, fort du soutien de notre brave peuple fidèle à son Leader ».

Selon la base d’informations de l’armée, l’amiral Touraj Hosni Moghaddam insistant lundi, 25 novmebre, à la base navale des Commandos Martyrs de Khoramchahr, sur le fait que les forces armées de la République islamique d’Iran étaient toujours et en toute circonstance pleinement préparées, a déclaré : « La vigilance et la perspicacité du peuple iranien ont fait tomber à l’eau tous les plans malveillants de l’ennemi visant à renverser l’Ordre a République islamique d’Iran ».

Cette démonstration de force intervient après plusieurs jours de manifestations, lors desquelles de nombreuses personnes sont mortes, et pour lesquelles Téhéran tient les Etats-Unis et ses alliés responsables. Washington a ouvertement affiché son soutien aux manifestants, qui sont descendus dans la rue à partir du 15 novembre en réaction à l’annonce gouvernementale d’une hausse du prix de l’essence, en pleine crise économique liée au rétablissement et au durcissement depuis 2018 de sanctions américaines contre l’Iran.

Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait déclaré sur Twitter, le 16 novembre : «Comme je l’avais dit au peuple iranien il y a presque un an et demi [lors d’une précédente vague de manifestations en Iran] : les Etats-Unis sont avec vous.» La Maison Blanche avait publié, dans la foulée, un communiqué assurant du «soutien des Etats-Unis aux Iraniens qui manifestent contre le régime qui est censé les diriger». L’administration Trump condamnait dans ce communiqué «l’utilisation de la force létale et des mesures de restrictions dans le domaine des télécommunications contre les manifestants».

Ces déclarations avaient immédiatement fait réagir le ministère des Affaires étrangères de la République islamique, qui avait fustigé, dans un communiqué diffusé dans la nuit du 17 au 18 novembre, des remarques «interventionnistes» et «hypocrites» équivalentes à un «soutien […] à un groupe d’émeutiers».

Plus de cent morts selon Amnesty

Les autorités iraniennes ont fait état de cinq décès dans ces troubles, mais Amnesty International estime qu’au moins 143 contestataires auraient été tués. « La communauté internationale doit dénoncer l’usage intentionnel de la force létale par les forces de sécurité iraniennes ayant conduit au meurtre d’au moins 143 manifestants dans les rassemblements qui avaient éclaté le 15 novembre », écrit l’ONG de défense des droits humains dans un communiqué. De son côté, l’ONU a dit craindre « des dizaines » de morts.

Depuis plusieurs jours, les autorités répètent que la contestation, au cours de laquelle des stations-service, des commissariats, des mosquées et des bâtiments publics ont été incendiés ou attaqués, est le résultat d’un « complot » ourdi à l’étranger. S’adressant « une nouvelle fois aux ennemis » que sont « l’Amérique, la Grande-Bretagne, Israël, la maison des Saoud (la famille royale d’Arabie saoudite, ndlr) », le général Salami a lancé: « Si vous violez nos lignes rouges, nous vous détruirons ».

Avec Irna et agences