L’Iran pourrait se retirer de l’accord nucléaire s’il n’en reçoit aucun bénéfice économique

L’Iran pourrait se retirer de l’accord international sur son programme nucléaire conclu en 2015 s’il n’en perçoit pas les avantages économiques, a fait savoir jeudi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi.

« Si la politique de confusion et d’incertitudes sur le JCPOA (accord nucléaire) continue, si les entreprises et les banques refusent de travailler avec l’Iran, alors nous ne pourrons pas rester dans un accord qui n’a aucun avantage pour nous » a déclaré M. Araqchi dans un discours au Royal Institute of International Affairs à Londres, cité par Press TV.

L’engagement de l’Iran à ne pas chercher à se doter de l’arme nucléaire est permanent, mais le pays pourrait se retirer de l’accord de juillet 2015 s’il n’en tire pas d’avantages économiques, a déclaré jeudi 22 février le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi.

Le président des États-Unis Donald Trump « a créé une atmosphère d’incertitudes qui est comme un poison pour la communauté d’affaires travaillant avec l’Iran », a dit M. Araqchi.

« Cet accord (nucléaire) ne pourrait pas survivre dans ces conditions même si les exemptions (aux États-Unis) sont prolongées », a dit M. Araqchi.

Le 12 janvier, M. Trump a prolongé une nouvelle fois les dérogations obligatoires selon les termes de l’accord conclu en 2015 entre l’Iran et six grandes puissances mondiales, dont le nom officiel est Plan d’action global commun (JCPOA).

M. Trump a déclaré que ce prolongement de la levée de sanctions sur l’Iran était la dernière, menaçant de se retirer de cet accord historique si le Congrès des États-Unis et les pays alliés européens ne sont pas en mesure de régler les « failles catastrophiques » que contiendrait selon lui cet accord.

M. Trump a dénoncé de manière répétée ce pacte signé par l’Iran et la Russie, le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, la Chine et l’Allemagne, accord dans lequel l’Occident promettait un allègement des sanctions sur Téhéran en échange d’un arrêt des efforts de l’Iran pour développer l’arme atomique.

L’Iran a déclaré qu’il ne voulait pas prendre de mesures supplémentaires en surplus de ses engagements dans le JPCOA, ni accepter d’amendement de cet accord, ni maintenant ni plus tard.

Les États-Unis sont la seule partie à avoir menacé de revenir sur cet accord, et cette position a été dénoncée par les autres participants.

Depuis l’entrée en fonctions de M. Trump en 2017, les États-Unis ont adopté des sanctions à l’encontre d’une centaine de personnes physiques et morales impliquées dans le programme de missiles balistiques de l’Iran et dans d’autres activités jugées « illicites » par les États-Unis.

L’Iran a rejeté les appels des États-Unis à cesser le développement de son programme de missiles, affirmant qu’il n’avait qu’une finalité de dissuasion.

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a, pour sa part, indiqué hier dans son rapport trimestriel que l’Iran reste dans les limites fixées par l’accord de juillet 2015 sur son programme nucléaire. Selon ce rapport, la République islamique n’a pas dépassé les plafonds de ses stocks d’uranium faiblement enrichi et d’eau lourde, et n’a pas enrichi d’uranium au-delà du taux limite de 3,67 % défini par le JCPOA conclu entre Téhéran et les grandes puissances.

Source : Xinhua et agences