Erreurs … « savantes » !

Décidément, l’analyse de l’évolution du taux de change du dinar semble poser des problèmes à certains experts, en particulier, certains universitaires.
Il y a quelques temps, la revue « Leaders » publie un article où un professeur d’économie a considéré, je ne sais par quel tour de magie, à moins qu’il ait raisonné dans l’espace des complexes, que le dinar tunisien a perdu entre 2012 et 2018 plus de 100 ٪de sa valeur par rapport au dollar ; un non-sens qui a donné lieu à une vive réaction de notre grand spécialiste du change Mohammed Salah Souilem qui a administré une véritable « correction » à l’auteur.
Mais la chose ne s’arrêtera pas là, car plus récemment, un livre publié par un universitaire et présenté en grande pompe dans des chaînes de Radio de la place, répètera hélas la même erreur, et ce malgré les différentes mises en garde faites par les membres du CIPED spécialistes des questions de change. Le dinar aurait baissé cette fois, de 108 % par rapport au dollar et 78 % par rapport à l’Euro.
L’erreur est courante chez les non-initiés qui font un raccourci fatal : considérer que la hausse du cours d’une monnaie étrangère par rapport au dinar correspondrait à la baisse du cours du dinar par rapport à cette monnaie. Elle ne peut en revanche être autorisée lorsqu’elle émane de ceux qui enseignent l’économie à nos futurs cadres et encore moins de ceux qui ont eu de surcroît, la chance d’assumer de hautes responsabilités dans ce domaine difficile, il faut le reconnaître. Elle s’érige en faute lorsque l’analyse fait l’objet d’une publication dans une revue ou encore, dans un livre destiné à durer et à servir de référence. En réalité entre la fin 2010 et la fin 2018, le dinar a perdu 53% de sa valeur vis-à-vis du dollar US et 44 % vis-à-vis de l’euro.
Quant aux médias qui relayent ce genre de propos, ils sont à conseiller de bien vérifier à l’avenir, leur bien-fondé, car il y va tout simplement, de leur crédibilité.

Samir Brahimi