Erdogan menace l’Europe d’un déluge de réfugiés

Jeudi 7 novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé d’«ouvrir les portes» de l’Europe aux réfugiés syriens installés en Turquie, exhortant la communauté internationale à soutenir son projet visant à en rapatrier une partie en Syrie.

«Avec ou sans soutien, nous allons continuer à accueillir nos hôtes, mais seulement jusqu’à un certain point […]. Si nous constatons que cela ne fonctionne pas, nous n’aurons pas d’autre choix que d’ouvrir les portes [vers l’Europe]», a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan lors d’une conférence de presse ce 7 novembre à Budapest, au côté du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Une déclaration qui n’est pas nouvelle puisque le président turc avait déjà menacé d’envoyer des flux de migrants en Europe au mois d’octobre.

La Turquie accueille plus de 4 millions de réfugiés, dont quelque 3,6 millions de Syriens ayant fui le conflit qui déchire leur pays depuis 2011. «Il est possible qu’un grand nombre d’entre eux migrent en Europe», a insisté le président turc, dont le pays est un point de transit majeur pour les migrants et réfugiés qui tentent de gagner l’Europe.

Si le flux vers l’Europe s’est épuisé après l’accord conclu en 2016 entre Ankara et l’UE, le président turc menace depuis plusieurs semaines d’«ouvrir les portes» aux migrants. En parallèle de ces déclarations, Recep Tayyip Erdogan exhorte les pays européens à soutenir le rapatriement des Syriens qu’il entend mettre en œuvre.

Une «zone de sécurité» pour accueillir les Syriens

La Turquie a lancé le mois dernier une offensive dans le nord-est de la Syrie pour en chasser des milices kurdes et ainsi mettre en place une «zone de sécurité» qui pourrait accueillir une grande partie des Syriens réfugiés en Turquie. «La zone de sécurité que nous voulons créer vise à faire en sorte que les Syriens qui se trouvent dans notre pays retournent dans leurs maisons, sur leurs terres», a ajouté Recep Tayyip Erdogan.

Concrètement, le président turc appelle la communauté internationale à participer au financement de la construction d’une ou plusieurs nouvelles villes dans la zone où Ankara a lancé son opération en Syrie.